CA du 21 octobre 2022 : une campagne d'emploi en situation de sobriété subie

Une campagne d'emploi sans cadrage… connu

Contexte : le CA devait, ce vendredi 21 octobre, se prononcer sur le cadrage de la campagne d’emploi, en amont de l’examen des postes par le Conseil académique (CAc). Pour mémoire, l’année dernière, ce même exercice avait consisté en un moindre mal, celui du renouvellement du volume des supports vacants, autrement dit un cadrage d’austérité dès lors que les flux étudiants étaient, eux, en nette augmentation.

Changement de méthode. Face aux incertitudes budgétaires, le CA se trouve, annonce d’emblée le VP-CA, dans l’incapacité de voter une quelconque enveloppe dédiée à la campagne d’emploi. À la place, il propose d’ouvrir un débat en CA et en CAc sur les contraintes de fond et sur les besoins de notre université afin de rendre ces derniers visibles auprès des tutelles. En conséquence, le CAc examinera l’ensemble des 124 demandes de la campagne enseignant·es-chercheur·es dont 26 créations de postes avec le mandat de prioriser les demandes tandis que les choix (il faut comprendre les coupes) ne se prendront donc, si besoin est, qu’a posteriori, lors du vote du budget 2023, en décembre. Cette méthode implique donc que le CAc doive réussir à classer l’ensemble des 124 demandes.

Tous les postes ne seront pas pourvus… Ce n’est pas Résistons qui le déduit, mais la présidente qui l’affirme haut et clair. En effet, au cas où la présentation du VP-CA laisserait place au doute, la présidente enfonce le clou et dit qu’il ne sera pas possible cette année de pourvoir tous les postes, et notamment qu’il ne faut compter sur aucune création…

Les formations non attractives doivent se remettre en cause. La présidente poursuit en évoquant la nécessité de repenser la politique d'établissement dans un contexte où un certain nombre de disciplines et/ou de formations n’arrivent plus à attirer des étudiant·es alors que d’autres connaissent une explosion des demandes. Les indicateurs ont parlé ! Certaines formations doivent donc (et ont commencé) à repenser leur stratégie. Et celles qui ont des difficultés n'ont pas intérêt à faire comme si elles n’en avaient pas… À bon entendeur, salut !

Résistons interroge : Quid des BIATOSS ? Les élu·es Résistons interrogent sur les raisons du passage sous silence de la campagne d’emploi BIATOSS. Sur ce point, les remontées font état d’une absence de visibilité, en Comité technique, de l’ensemble de la campagne au seul profit des postes validés par la direction. À l’évocation par la DGS d’un groupe de travail en amont, Résistons indique que le principe d’un groupe de travail se substituant à l’instance de représentation des personnels — le Comité technique — n’est nullement satisfaisant et que le Comité technique doit pouvoir examiner l'ensemble des demandes. Sur ce point, Résistons, appuyé par la Dionysoise, obtient gain de cause et les représentants au Comité technique du 25 octobre devraient examiner l’ensemble des postes de la campagne d’emploi BIATOSS comme de la campagne d’emploi enseignant·es-chercheur·es.

Résistons objecte : les besoins de création sont sous-estimés. Si l’on en croit la direction et la présidence, certaines demandes de création de poste seraient illégitimes, voire fantaisistes… Ce à quoi les élu·es Résistons font remarquer que 26 demandes de création chez les enseignant·es-chercheur·es et 24 chez les BIATOSS ne reflètent en rien la réalité des besoins, tant dans les départements et les services les collègues s'autocensurent sur les demandes de création. Quand bien même parmi les demandes certaines ne seraient pas légitimes, la sous-estimation globale des demandes de création est patente.

Résistons riposte : assumer un budget 2023 en déficit. Les élu·es Résistons, peu convaincus par la stratégie consistant à envoyer aux tutelles des messages qui ne les atteignent pas tout en se soumettant à leur diktat budgétaire, suggèrent de voter d’emblée une campagne d'emploi à hauteur des besoins réels de notre université et ce faisant de prendre le risque d’assumer un budget 2023 en déficit. Cette suggestion n’est pas audible par une présidence dont la boussole demeure le maintien de l’autonomie financière… et la soumission au rouleau compresseur !

Médecine du travail et médecine préventive en souffrance

Suite à une question posée par Résistons, vos élu·es apprennent que la médecine du travail (pour le personnel) et préventive (pour les étudiant·es) ne se porte pas mieux qu’il y a un an. Côté médecine du travail, une fiche de poste plus attrayante est en cours de republication et côté médecine préventive, un contrat devrait être signé avec un médecin, mais tarde à l’être tandis qu’il n’y a plus que deux infirmières en suite à un départ à la retraite dont le poste va être très prochainement republié. La DGS ne sait plus ce qu’il en est exactement du quatrième poste d’infirmière, possiblement redéployé dans un autre service…

Critères d’attribution de la prime individuelle, de l’avancement de grade, de la délégation CNRS, du CRCT et du CPP…

Ces critères, définis en amont par les autres conseils centraux, doivent être votés chaque année. Les modifications par rapport à l’an dernier sont mineures. Toutefois, les élu·es Résistons soulèvent plusieurs points d’incohérence, concernant notamment le Congé pour projet pédagogique (CPP) : l’un d’eux, qui prend appui sur le décret instaurant ce congé et qui concerne notamment les femmes sortant d’un congé maternité, est immédiatement intégré tandis que le VP-CA s’engage, comme demandé par les élu·es Résistons, à ce que l’année prochaine la fiche de critères soit entièrement repensée dans une logique de simplification, sur le modèle de la fiche CRCT (avec si besoin les décrets et textes pertinents annexés).

Bientôt une fondation ? Mais pour quoi faire…

Le chargé de mission sur le projet de création d’une fondation (D. Goldberg) est venu présenter les options qui s’offrent à Paris 8 en la matière. Paris 8 s’orienterait vers une « fondation universitaire », format juridique qui permet de conserver le contrôle de l’université et de son CA sur la fondation. Il ne s’agirait pas de financer des formations ou des diplômes, mais des projets tels que des activités interdisciplinaires qui ne trouvent pas de financement actuellement, des activités de recherche, une aide à la mobilité internationale des étudiants, à l'entreprenariat étudiant, à la vie de campus, etc. Et ce faisant d’asseoir une stratégie partenariale avec les entreprises du territoire (La Plaine-Saint-Denis et la zone de Roissy). Les collectivités locales qui ont participé au lancement de la fondation de Sorbonne-Paris-Nord (le nouveau nom de Paris 13-Villetaneuse) seraient également prêtes à donner un coup de pouce… Si de nombreuses entreprises financent des projets qui ne sont pas exclusivement en lien avec les biens ou les services qu’elles produisent pour des raisons de communication, de valorisation, et plus encore de défiscalisation, le financement nécessite néanmoins des projets émanant de la communauté universitaire car sans projet les fondations demeurent des coquilles vides. La création de la fondation en 2023, avant les jeux olympiques, permettrait de bénéficier du coup de projecteur mis sur la Seine-Saint-Denis à cette occasion.

Les élu·es Résistons se montrent très dubitatifs sur ce projet qui consiste encore une fois à demander aux membres de la communauté universitaire à se décarcasser à monter des projets pour obtenir des subsides financés par l’argent public de la défiscalisation…

Vite fait, bien fait

Vers la fin d’une usine à gaz ? Après avoir épuisé tout le monde, le Ministère est en train de revoir les procédures d’attribution de la prime individuelle (composante 3 du RIPEC) et du repyramidage des MCF-HDR vers le grade de Professeur dans le sens d'une simplification, à savoir une évaluation CNU suivie d'une évaluation locale en lieu et place de l'usine à gaz "Évaluation locale - Évaluation CNU - Décision locale", ce qui serait une bonne chose et allégerait le travail des collègues siégeant au Conseil académique. Pour le repyramidage, les élu·es Résistons vous informent que la modification du décret est examinée au prochain Comité technique universitaire (CTU, une instance nationale où nos organisations syndicales sont représentées)…

Bonne nouvelle : la revalorisation de 3,5% de l’heure de charge de cours (heures complémentaires comme vacations), va être mise en place, rétroactivement si nécessaire, à partir du 1er juillet 2022, comme demandé par vos élu·es Résistons, sans attendre le décret ministériel.

Bonne nouvelle encore : tous les projets présentés au titre de la CVEC (Contribution vie étudiante et de campus) ont obtenu les financements demandés.

Paris 8 fait des choses formidables, mais personne ne le sait : un groupe de travail est envisagé pour réfléchir à la manière de valoriser et de rendre visible à l’extérieur tout ce que Paris 8 réalise en matière de recherche, de pédagogie, de dispositifs en faveur des étudiant·es, etc.

Trouver mon master : organiser la riposte. Les élu·es Résistons relaient une motion de l’UFR Arts dont les membres réclament l’organisation d’une réunion des responsables de formation à l’échelle de toute l’université : le message émanant de la VP-CFVU devrait partir à l'issue du Conseil des directeurs de composante.

Vos élu·es CA
Résistons !