19 septembre 2025 : Une rentrée dans la rue !

Le premier CA de l’année s’ouvre le lendemain d’une journée de mobilisation très suivie (18 septembre), avec des actions de blocage et des manifestations impressionnantes. Du côté de l’intersyndicale Résistons !, en phase avec les syndicats qui étaient dans la rue, nous nous engageons à lutter pour l’amélioration de nos conditions de travail, l’augmentation de nos salaires, la diminution de notre charge de travail (en embauchant plus de personnel), pour stopper la bureaucratisation qui vise à nous empêcher de penser…

Un carnet d’adresse bien fourni qu’il faut mettre sous contrôle

Comme en chaque début de mandature, la liste majoritaire nomme des vice-président·es thématiques et des chargé·es de mission. C’est le privilège du roi : ces nominations sont le fait de la liste majoritaire, elles sont indiquées au CA à titre d’information et sont à peine discutées. La liste majoritaire a bien étendu son réseau : 8 vice-président·es, 15 chargés·es de mission !

Certaines vice-présidences et charges de missions sont rattachées directement à la présidence, d’autres au CA, à la CFVU ou à la Commission recherche. La plupart sont reconduites, quelques-unes sont nouvelles. Plusieurs personnes nommées ont été reconduit·es. Voici la liste, qu’on espère correcte – il est à noter qu’aucun document écrit n’a circulé, ni en amont ni pendant le CA et que les noms ne sont à ce jour toujours pas publiés sur le site internet de Paris 8 et n’ont pas été diffusés via AllP8 :

  • rattachées à la présidence : relations internationales (une des rares vice-présidences non nommée, mais élue par le CoRI), dimension partenariale, système d’information, égalité femmes-hommes, racisme et antisémitisme, patrimoine ;
  • rattachées au CA : budget, relations et ressources humaines incluant également deux charges de mission, l’une pour traiter de la diversité de catégories, l’autre pour des missions de médiation), développement durable ;
  • rattachées à la CFVU : accompagnement social des étudiant·es, territoires, handicap, cordées de la réussite, développement et valorisation des langues, bureau des composantes ;
  • rattachées à la Commission recherche : sciences-cultures-société, numérique et intelligence artificielle, valorisation de la recherche, sciences ouvertes, libertés académiques, programme PAUSE.

La maigre discussion qui a pu avoir lieu — grâce aux élu·es Résistons ! et S’unir — a pu mettre en lumière la nécessité de pouvoir être informés des contenus précis des missions, d’être tenus régulièrement au courant de leur action et de pouvoir discuter de cette dernière tout le long de la mandature. Pour prendre quelques exemples précis (mais la liste pourrait être longue) :

  • mission médiation (nouvelle mission) : est relevé le paradoxe qu’une mission de médiation soit rattachée à une instance (en l’occurrence au CA) : il faudrait qu’elle soit indépendante ! Par ailleurs, on ne connaît pas du tout son contenu et on pourrait même nourrir des inquiétudes : par exemple, s’agit-il de mettre sous cloche les nombreux SST que discute la Formation Spécialisée en matière de Santé, de Sécurité et de Conditions de Travail ?
  • mission antisémitisme et antiracisme (reconduction). Durant la mandature précédente, cette mission, telle qu’elle a été menée, a conduit Paris 8 à des tensions internes entre deux dynamiques qui devraient pourtant travailler de concert. D’un côté, à travers elle, on n’entendait parler que d’antisémitisme (et pas du tout d’antiracisme, d’islamophobie, etc.), de l’autre, notre université organisait par la base (étudiant·es, personnels, syndicats) – ou même avec l’appui de la direction – de nombreuses actions pour protester contre le génocide à Gaza. Ces actions étaient à tort qualifiées d'antisémites par nos tutelles* et par certains médias, ce qui a transpiré au sein de notre université. Cela a conduit à des tensions artificielles, générées de toutes pièces. Tout le monde gagnerait à une mission qui prenne à bras le corps et simultanément l’antisémitisme et l’islamophobie ainsi que toutes les autres formes de racisme.
    * Notamment à travers les débats qui ont abouti au vote, le 31 juillet dernier, d'une loi odieuse prétendant lutter contre l’antisémitisme dans l’université, à laquelle s’est opposé le CNESER.

Notre liste demande à ce que les lettres de mission des vice-présidences et charges de mission – notamment de celles les plus sensibles – soient présentées, débattues et amendées si nécessaire et que les personnes mandatées pour ces missions rendent régulièrement compte de leur action.

Quand le CROUS et Pégase bloquent

Lors d’une interruption salutaire de l’ordre du jour bien huilé du CA, deux étudiantes sont venues exposer les nombreux problèmes d’inscription des étudiant·es. Les retards d’inscription entraînent des interruptions des bourses et génèrent bien des angoisses. Pour les étudiant·es de première année de licence, le retard de traitement des dossiers des boursiers par le CROUS a entraîné des retards d’inscription administrative qui ont diverses conséquences : étudiant·es qui ne peuvent acheter leur carte de transport, étudiant·es boursier·es qui ont préféré payer leur inscription alors qu'ils et elles en étaient exonéré·es, étudiant·es qui n'ont pu accéder aux inscriptions pédagogiques par IPWEB et qui ont peiné à comprendre comment accéder au Moodle et au test de PIX. Les blocages de Pégase ont donc donné bien du fil à retordre aux étudiant·es, tuteurs·trices, secrétaires pédagogiques, responsables de formation et d’année. Car Pégase est aussi parvenu à bloquer des étudiant·es qui avaient finalisé leur inscription administrative au moment de leur inscription pédagogique par IPWEB. Outre de mauvais paramétrages (obligation par exemple de cocher 3 EC pour une UE n’en comptant que 2), nombre d'étudiants n'ont jamais pu valider leur choix, Pégase refusant obstinément d’activer la case à cocher. Dans une formation, un salarié de la cellule Pégase s’est déplacé pour tenter de comprendre. La seule solution trouvée a consisté à entrer un par un les choix des étudiant·es, puis, faute de temps, à utiliser un google drive auxquels ont répondu quelques 80 étudiant·es… Il va s'en dire que ce blocage de Pégase va perturber encore les inscriptions dans les cours dans les jours à venir, engendrant un surcroît de travail et un stress des étudiant·es, personnels et enseignant·es-chercheur·es.

Il faut absolument que, d’une manière ou d’une autre, notre université résolve ces problèmes (informatiques, sous-effectif en personnel ou autres) ou bien trouve des solutions temporaires pour les étudiants boursiers et les étudiants étrangers qui ont besoin d’un document pour demander leur carte de séjour.

CAc restreint

Le CAc (Conseil académique, composé de la Commission de la formation et de la vie universitaire [CFVU] et de la Commission recherche [CR]) possède en son sein une formation restreinte composée uniquement d'enseignant·es-chercheur·es selon une double  parité de rang A et de rang B, de femmes et d'hommes. Le CAc restreint est d’une importante cruciale pour les carrières des enseignant·es puisqu'il étudie les demandes de promotion, de congé (CRCT, CPP), etc., lesquelles sont ensuite examinées par le CNU et, lorsqu’elles ne sont pas satisfaites par cette instance nationale, reviennent au CAc pour des places réservées à chaque université. Le travail que font les membres du CAc restreint est à la fois sensible et lourd, il est donc important que ses membres soient nombreux, a fortiori puisqu’il n’y a pas de nécessité de quorum.

Or, du fait des « repyramidages », des changements de corps suite à des recrutements ou de démissions (cf. infra : « la valse des conseillers »), plusieurs membres du CAc restreint élus au printemps ne pouvaient plus siéger, ce qui a conduit la présidence à faire une nouvelle proposition de composition de cette instance. L’équipe présidentielle a fait une interprétation très restrictive de la règle sur la parité hommes-femmes en estimant que cette dernière valait non seulement pour l’ensemble du CAc restreint, mais aussi pour chacun de ses deux collèges, MCF et PR. En raison du faible nombre de MCF hommes résultant de la valse des conseillers, il a été proposé une liste réduite à 16 membres au lieu des 28 actuels !

Autant dire qu'au sein du CAc restreint, le travail serait réalisé par très peu de personnes et risquerait d’être bâclé, sans compter la tentation de l’entre-soi ! La liste S’Unir a fait une autre interprétation de la règle sur la parité hommes-femmes, en estimant que celle-ci doit être globale et non par corps. Elle propose une liste de 22 personnes. Au moment de finaliser ce compte rendu, nous apprenons que le CAc a finalement voté cette proposition soutenue par Résistons.

Vite dit, bien dit

La valse des conseillers : Juste avant l’interruption estivale, plusieurs conseillers MCF HDR ont été « repyramidés » : ils sont devenus PR selon la loi LPR. Si ce repyramidage ne peut être que salué, il pose des problèmes : d’une part, il fait disparaître des postes de MCF ; d’autre part, ses modalités sont contestables (ce n’est pas un véritable concours). Par ailleurs, d’autres conseiller·es MCF HDR ont été élu·es PR tandis que des suppléants ont démissionné. Ces changements ont fait fondre le collège des MCF HDR, posant des difficultés de fonctionnement du CAc restreint (cf. supra). Il faudra donc prochainement des élections partielles au sein du collège des MCF HDR de la commission recherche.

Élection d’une personnalité extérieure : Le CA a validé la candidature d’une personnalité extérieure de la catégorie « représentant du secondaire », suite à la démission de la personne qui est partie à la retraite cinq mois après son élection. La liste majoritaire, qui avait présenté cette candidature, avait sans doute négligé de vérifier son statut…

Tout va-t-il vraiment bien ? : Dans les informations présentées par le président, Arnaud Laimé, ont été rappelées les difficultés financières qu'affrontent plusieurs universités. Arnaud Laimé s’est félicité du fait que nos finances vont bien. Nous le mesurerons à la campagne d’emploi et nous n'accepterons pas de postes gelés… En effet, la précédente équipe, en la personne d'Arnaud Laimé, alors vice-président du CA, s’était engagée à maintenir les postes en vue de la première année de LMD-5.

Alliance Paris-Lumière : Le CA a reçu Nicole Besson, directrice de l’Alliance, ce conglomérat entre Paris 8 et Nanterre qui s’est substitué à la COMUE, laquelle n’avait pas grand-chose à dire…

Vos élu·es CA,
Résistons !