La liberté d'expression, quoiqu'il en coûte…

La fermeture administrative de l'université : un aveu d’impuissance

La présidente a ouvert le conseil, qui se déroule en visio-conférence et comprend un grand nombre de membres absent·es (mais néanmoins représentés), par une très longue justification de la fermeture de notre université dès le mardi 19 avril puis prolongée jusqu’aux vacances. C’est, nous dit-elle, une décision « contrainte et forcée », « difficile à prendre » car « c’est important que les étudiant·es puissent se réunir », mais néanmoins « longuement murie durant tout le week-end pascal ». Elle nous assure qu’« il n’y a pas eu de volonté de museler l’expression étudiante » comme elle l’a lu ici ou là et qu’il s’agissait de « la moins mauvaise des solutions ».

La présidente évoque, mais sans jamais en citer les sources, des informations sur les risques de dérapages afférents à la tenue d’une assemblée générale inter-universités sur le site de Paris 8. Ces risques sont étayés par deux éléments : d’une part, les « lourds tributs » payés dans le passé : les saccages de 2018 (bâtiments A et B2) ont coûté 2 millions de travaux auxquels s’ajoutent 1,8 millions de clôture ; d’autre part, les détériorations récentes dans d’autres établissements. Sont évoquées les dégradations de l’EHESS-Condorcet occupée à partir de la veille (jeudi 21 avril) et imputées à un groupe extérieur mais aussi les 200 portes arrachées et les tags dans la Chapelle de la Sorbonne la semaine précédente. Deux heures plus tard, le conseil sera interrompu par la présidente pour faire état de l’importance des « saccages » à l’EHESS dont vient de l’informer son président. Est également rappelée la présence, à deux reprises depuis le début de l’année, de groupes d’extrême droite aux abords de l’université, chose nouvelle et inquiétante car il faut pouvoir protéger les étudiant·es et les personnels. Dans ce contexte, les syndicats jouent un rôle, celui de tendre la main aux étudiant·es et sont remerciés pour cela. Cette argumentation trahit un constat d’impuissance : l’université n’a pas les moyens de mettre fin à une occupation qui tourne mal et de protéger les personnes et les biens autrement qu’en recourant à un principe de précaution. Il est ainsi dit que l’appel aux forces de l'ordre n'aurait pas satisfait ceux qui, aujourd'hui, critiquent l'action préventive.

Il est reconnu qu’avec la fermeture, le droit à l’expression se trouve altéré, bien que ce n’en soit pas l’intention. Concernant la méthode, le conseil des composantes a été réuni en urgence dès le mardi 19 avril en début d’après-midi afin d’être aux plus près des formations et pour que les étudiant·es pâtissent le moins possible de la situation. Des difficultés de communication et de maladresse sont concédées : « Nous avons failli en ne convoquant pas d’autres instances ». L’absence de convocation du Comité technique (CT) est justifiée par une question de délai. Néanmoins il est acté que si la situation devait se reproduire, le CT puis le CA seraient convoqués en urgence. In fine, le souhait d’une réflexion sur comment surmonter cette situation et retisser du lien est manifestée.

Les élu·es Résistons ! demandent comment il est possible de protéger les étudiant·es, souhait revendiqué par la présidente, en les laissant à l’extérieur des murs de l’université. Ils espèrent qu’en fonction du résultat des élections du dimanche qui suit, la présidente ouvrira l’université, au lieu de la fermer, pour permettre d’organiser les luttes ! Ils font valoir que des solutions intermédiaires auraient pu être trouvées si le Comité technique et le Conseil d’administration avaient été réunis au plus tôt. En lieu de cela, la présidente a préféré réunir le conseil des composantes, instance certes reconnue par les statuts, mais dont beaucoup de collègues se sentent éloignés et dont les membres, a fortiori dans les UFR aux multiples départements, ne peuvent pas dans l'urgence prendre la température des départements et des formations. Ils font également part de remontées sur le fait que certains membres du conseil des composantes ont davantage eu le sentiment d’être informés de la décision de fermeture que consultés à son propos. Ils soulignent enfin que les menaces évoquées demeurent bien imprécises alors même qu’il n’y avait aucune indication dans les réseaux militants de gauche comme syndicaux d’une possible présence de groupes d’extrême droite à Paris 8 ou ailleurs au cours de la semaine.

La représentante du Poing Levé déplore également la fermeture des universités qui n’est pas compréhensible et qui empêche les étudiant·es de s'organiser.

La présidente lève tout malentendu éventuel concernant les dégradations qu’elle n’a jamais imputé aux étudiant·es. Pour ce qui est de l'ouverture de l’université, la fragilité de certains bâtiments (notamment B1 et B2) « construits en carton-pâte » et fragiles sur le plan de leur sécurité ne permet pas de l’envisager. Dans les questions diverses, Résistons ! interrogera la Présidence sur d’éventuelles pressions ministérielles en faveur de la fermeture des universités autour de la non prise en charge des travaux liés à d’éventuelles dégradations si celles-ci demeuraient ouvertes. La présidente dément la rumeur en concédant que cet aspect pèse inévitablement. On mesure ce faisant le prix et la fragilisation du principe de la liberté d’expression et de rassemblement… Ne mériterait-il pas qu’on lui adjoigne un… Quoi qu’il en coûte !

Étudiants fuyant l’Ukraine en guerre : atermoiement autour de l’accueil

La présidente nous assure de la préoccupation immédiate de notre université vis-à-vis des réfugiés d'Ukraine, mais aussi de Russie, tant en direction des Enseignant·es-chercheur·es que des étudiant·es. Concernant les étudiant·es, le principal problème tient à la circulaire du MESRI qui est exclusivement ciblée sur les seuls étudiant·es ukrainien·nes alors que de nombreux étudiant·es fuyant l’Ukraine sont de nationalité non ukrainienne. Paris 8 a aussitôt exprimé son désaccord dans une tribune du Monde via l'AUREF (Alliance des Universités de recherche et de formation).

Cette circulaire très restrictive associée à une arrivée importante et exclusive sur Paris 8 d'étudiants non ukrainiens venus d'Ukraine met notre université en difficulté de par l’absence de solidarité des autres établissements. La présidente a fait le tour des popottes : à Nanterre, seuls deux étudiant·es dans ce cas ont demandé une inscription. Aix-Marseille a acté l'inscription de 31 étudiant·es non ukrainien·ne à l'université, mais de façon flottante (ils ne sont pas inscrits dans des formations), avec comme corollaire que cette inscription ne serait pas reconduite à la rentrée de septembre. Dans la foulée, Paris Cité a également décidé de permettre des inscriptions flottantes qui, au demeurant, ne sont pas encore réalisées et l’incertitude demeure forte sur la rentrée prochaine. La régularisation, à la différence de Paris 8 où les étudiant·es sans papier ont toujours été accompagnés dans leurs démarches auprès de la Préfecture, n'est pas le problème des autres président·es.

La présidence indique que Paris 8 a le souci d’accueillir et de bien accueillir ces étudiant·es en difficulté, mais le contexte de fin d’année rend compliqué l’engagement dans un accueil inconditionnel tel que le propose la motion du Poing Levé. En effet, en CFVU, a été évoquée la réserve des responsables de formation quant à la possibilité d’accueillir plus d’étudiant·es et qui souhaitent, pour ce faire, avoir les moyens de les accueillir correctement ainsi que la capacité de tenir l’engagement pris. L’inscription dans des formations correspondant aux études suivies préalablement a également été soulignée. La VP CFVU précise qu’un dispositif est en cours de construction avec les collègues de FLE et du DU Passerelle autour de cours de FLE et d’activités et sorties avec l’objectif que le groupe d’étudiant·es venus d’Ukraine et le groupe d’étudiant·es afghans, déjà engagé dans un dispositif similaire, se rejoignent.

Nos instances proposent de ne pas voter la motion du Poing Levé en faveur d’une inscription immédiate et inconditionnelle, mais de reprendre la motion votée par le CAc, nettement plus mesurée.

La représentante du Poing Levé demande la parole et la cède immédiatement à Aladin, un des étudiant·es non ukrainiens ayant fui la guerre en Ukraine afin qu’il puisse apporter son témoignage. Elle se fait aussitôt méchamment tancé : il lui est reproché une rupture de confiance, les séances du CA n’étant pas publiques (on se prend au passage à rêver qu’elles le soient comme le sont les séances des conseils municipaux ou de l’Assemblée nationale) et un passage en force (l’autorisation préalable n’a pas été demandée par écrit). Personne dans l’Assemblée ne s’opposant au témoignage d’Aladin, celui finit par s’exprimer. Il plaide pour ne pas attendre septembre, la Préfecture n’a donné qu’un mois aux réfugiés pour trouver une inscription et la menace d'un OQTF plane. La Sorbonne ayant proposé un programme permettant l’accès au campus, à la bibliothèque qui permet d'obtenir la carte de séjour et ayant promis d'étudier les dossiers d'ici septembre, il demande que Paris 8 fasse de même.

La présidente note que Sorbonne Université n’a fait que proposer les « fonctionnements habituels » et que le dispositif va se mettre en place à partir du mois de mai : « on va aller au plus vite selon les moyens qui sont les nôtres et en fonction du parcours des personnes ».

La représentante de Solidarité Étudiante apporte son soutien au Poing Levé et à ses demandes. Elle note la disproportion des réactions à l'apparition d'Aladin et rappelle qu’une inscription à l’université permet d’obtenir ou de prolonger une carte de séjour. Pour la fin de l'année universitaire, le problème ne peut pas être formulé en termes de capacités d'accueil comme cela a été évoqué.

La représentante du Poing Levé prend acte que la présidence ne souhaite pas donner des garanties immédiates aux étudiants réfugiés et indique qu’à ce jour cela concernerait tout au plus quelques dizaines d'étudiant·es et non plus des centaines.

Le VP CA indique que Paris 8 n’a pas les moyens de s’engager dans un soutien inconditionnel et propose que le vote des deux motions soit réalisé en adressant son suffrage au coordinateur des conseils, procédure se rapprochant d’un vote à bulletins secrets. Solidaires et Résistons ! s'élèvent contre cette modalité qui n'a été demandée par aucun membre du conseil. Après quelques atermoiements supplémentaires, le vote est réalisé de manière publique (dans le tchat de zoom puisque nous sommes en visio). Les résultats sont serrés puisque la motion proposée par le Poing levé obtient 9 voix pour dont celles de Résistons !, 11 voix contre et 11 abstentions. Dans ce vote, l’absence de l’UNEF (2 élu·es) a probablement pesé…

Faute de grives, on mange des merles : la motion présidentielle l’emporte à l’unanimité moins 5 abstentions.

Solidarité Étudiante demande de transférer au MESRI les deux motions avec les résultats des votes et les réserves exprimés par les membres du CA afin de souligner le manque de moyens. C'est acté et ça transite via la représentante du rectorat, présente.

Parallèlement, le CA vote la mise en place d'une régie d'aides sociales à destination des personnes touchées par le conflit ukrainien, sans spécification de nationalité.

Création du Comité social d’administration (CSA) : tentative de passage en force autour de la réduction des droits des salariés

La loi de transformation de la fonction publique a acté la suppression des deux instances de représentation des salariés en lien avec les élections professionnelles : le Comité technique (CT) et le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Elle leur a substitué un Comité social d’administration (CSA) et une Formation spécialisée en matière de santé et sécurité au travail et de conditions de travail (FS) pour les établissements comptant plus de 200 agents, ce qui est le cas de l’Université Paris 8. Un décret d’application en définit les contours. Cette transformation a pour effet de réduire les droits des salarié·es. Autant dire que les élu·es Résistons ! étaient sur les starting blocks, d’autant que le CT avait voté contre par 5 voix (CGT, FSU, Dionysoise) et 4 abstentions (SGEN, UNSA). En effet, les organisations syndicales ont voulu marquer leur forte désapprobation quant à la disparition des CHSCT.

Qu’à cela ne tienne, il est près de 13h lorsque ce point arrive à l’ordre du jour : il est évoqué en 45 secondes chrono, interrompu par une information en direct de la présidente sur l’état des saccages à l’EHESS, puis mis au vote dans la foulée de cette interruption sans plus de façons ! C’est dire le mépris de nos instances pour les conditions de travail et de santé des personnels… Les élu·es Résistons ! s’insurgent contre ce passage en force sans rappel préalable du vote du Comité technique et obtiennent qu’il soit présenté et discuté après la (courte) pause déjeuner.

Le powerpoint de présentation – celui que l’on voulait nous épargner – néglige les éléments qui nous importent le plus, à savoir l’essentiel des attributions de la Formation spécialisée comme l’examen du rapport annuel du médecin du travail (art. 58), sa prise de connaissance des observations liées à la prévention des risques professionnels et à l’amélioration des conditions de travail consignées sur le registre de santé et de sécurité au travail (art. 59), la présentation du programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail (art. 71) et bien d’autres points encore…

Les élu·es Résistons ! vont valoir quelques-uns de ces manques ; ils rappellent le vote négatif du Comité technique et insistent sur le fait que les nouvelles instances se traduisent par moins de droits syndicaux et une défense amoindrie des conditions de travail et de la santé des personnels dans un contexte de pression accrue, d’intensification du travail, de perte de sens du travail pour les salariés et d’augmentation des risques psycho-sociaux. Ils relèvent également le non-sens qui consiste à faire voter par les conseils d’administration des établissements publics la création du Comité social d’administration d’établissement (CSA) que la loi impose de toute façon de mettre en place et, probablement parce qu’ils font partie des rares élu·es à lire les documents, pointent une coquille dans son article 6.

Vite fait, bien fait

Référentiel enseignant : un petit tour et puis s’en va (mais pas tout à fait)

Vos élu·es Résistons ! au Comité technique et au CA avaient pourtant largement alerté l’année dernière : la mise en place du volet 2 du RIPEC, dont on ignorait alors les détails, allait rendre le référentiel obsolète... Et devinez donc ce que nous annonce le VP CA ? Le référentiel est en train d’être bousculé par la mise en place du RIPEC : à partir de la rentrée 2022, il va devoir se fondre dans son deuxième volet. Mais comme le RIPEC ne concerne que les enseignants-chercheurs, il va donc falloir quand même conserver le référentiel pour rémunérer les collègues du second degré. La présidence s’engage à abonder le référentiel sur les ressources propres de l’université pour qu’il n’y ait pas de différence dans la rémunération des tâches selon le statut.

Dès cette année universitaire (2021–2022), quelques ajustements issus du conseil des composantes et de vos élu·es au Comité technique vont conduire certains d’entre nous à réviser leur plan de service :

  • Rehaussement du plafond maximal d’heures pris sur le service statutaire de 24h à 36hTD, ce qui dans certaines formations, mais pas dans toutes, correspond à un cours.
  • Prise en compte des coordinations de stage inférieures à 25 étudiant·es qui ne l’étaient pas auparavant.
  • Meilleure prise en compte de l’études de dossiers au sein des commissions pédagogiques.

Concernant les charges administratives diverses (vice-présidences statutaires et fonctionnelles, etc.), les charges de mission sont revalorisées ; on nous explique que ce qui est voté, c'est un plafond maximum modulé sur la base des rapports d’activité de l'année écoulée. Les rapports seront transmis au CA restreint après avis du CT. Vos élus CGT et SNESUP au Comité technique n’ayant pas souvenir, à une exception près, qu’on leur ait transmis de tels rapports d’activité dans le passé, nous serons vigilants sur ce point.

Du côté du financement du référentiel, l’enveloppe initiale correspondant à l’ex enveloppe des primes pour responsabilité pédagogique (PRP) et pour charges administratives (PCA) a doublé. Quelle surprise !

Vos élus demandent où sont les lettres de mission et les rapports d'activité des chargés de mission qui sont nombreux. Ils plaident pour que ces documents soient rendus publics. La présidence acte qu'il faut aller plus loin en matière de publicité, mais que la confidentialité de certaines données doit être protégée. Des solutions sont cherchées… Concernant les lettres de mission, il y a déjà les portraits des chargés de mission dans Intra-8. Les élu·es Résistons ! insistent en indiquant que la communication via Intra-8, certes utile, n’équivaut pas à la publicisation des lettres de mission et demandent que les rapports soient rédigés en anonymisant les éléments qui le nécessitent de telle sorte qu’ils puissent aussi être rendus publics.

Vos élu·es font également remarquer que l’UFR n’est pas le bon niveau pour la fonction de référent handicap : c’est davantage la formation ou le département.

D’autres questions sont soulevées : celle de la fonction de président·e de comités consultatifs absente du référentiel à laquelle il est répondu que le sujet sera ouvert avec le volet 2 du RIPEC. Il est aussi précisé que la rémunération des charges de mission identique quelque que soit le statut de son occupant.

Renouvellement des comités consultatifs

Les élections sont prévues par voie électronique afin de permettre à un maximun de personnes de voter et d’éviter les difficultés de recrutement pour tenir les urnes. Elles se dérouleront avec le même prestataire que les élections aux conseils centraux à la fin de l'année universitaire ou au début de l'année prochaine.

L'idée de les solliciter pour le recrutement des chargés de cours vacataires a été abandonnée pour cause de lourdeur et les délais de convocation passent de 5 à 7 jours. La parité femme-homme est précisée dans la circulaire.

Enveloppe de la prime individuelle du RIPEC : les comptes y seront-ils à l’échéance 2025 ?

Jusque-là, le montant de la PEDR était voté chaque année et une prime de 4000€ pour 4 ans était distribuée aux collègues après examen des dossiers par le CNU. La prime individuelle (volet 3 du RIPEC) qui lui succède n’est plus seulement centrée sur l’excellence scientifique mais aussi sur l’implication administrative et pédagogique ainsi que sur l’ensemble des tâches. 130 collègues ont candidaté.

Son montant (4000€) voté au précédant CA est volontairement bas pour que plus de collègues en profitent. Le Ministère a abondé une enveloppe de 220 000 euros qui s'ajoute à l'enveloppe PEDR (80 000 euros) qui finance les PEDR en cours. Au total, cette année, ce seront 75 collègues qui bénéficieront de cette prime (20 au titre des années antérieures et 55 nouvelles primes individuelles RIPEC).

Le décret prévoit que 45% des enseignants-chercheurs toucheront cette prime à l’échéance 2025. Résistons ! demande si l’enveloppe de cette année laisse augurer l’atteinte de ce taux. Le calcul est un peu compliqué en raison de l’année de carence, mais le VP CA s’y essaie… Et encore une fois, il semble bien que le ministère n'abonde pas les enveloppes nécessaires à la mise en œuvre des politiques qu'il impose !

Tutorat et formations internes : deux chartes et une grille de remunération élargie

Le CA doit se prononcer sur deux chartes produites par la DIFEPAS (l’une sur le tutorat à destination des personnels Biatoss et l’autre sur la formation interne à destination des personnels enseignants-chercheurs et Biatoss) ainsi que sur la grille de rémunération à destination des formateurs internes (les taux de rémunération passent de deux à trois et un forfait de rémunération pour les tuteurs est créé).

Les élu·es Résistons ! soulignent que former les personnels en prenant appui sur les forces internes à P8 est une bonne idée. Ils regrettent néanmoins que les propositions de participation à la formation des néo-MCF par des collègues de sciences de l’éducation et la FSU n’aient pas été saisies en son temps par le service de formation et la direction.

Au-delà, ils s’interrogent également sur les modalités de recrutement des formateurs internes dont la charte mentionne un prérequis de compétences pédagogiques : qui évalue ce type de compétences ?
Réponse : très bonne question !

Au demeurant, comme le fait remarquer la présidente, elle concerne aussi les enseignants-chercheurs. La charte sur la formation interne comporte un point déontologie qui spécifie une attente de neutralité : cela signifie-t-il que les formateurs enseignants-chercheurs et Biatoss sont logés à la même enseigne et si c’est le cas quid de la dérogation statutaire des enseignants-chercheurs en matière de liberté d’expression ?
Réponse : en tant que formateur interne, on attendra une neutralité de chacun quel que soit son statut…

Vos élus demandent également si le tutorat sera systématique pour tout·e nouveau ou nouvelle recruté·e ou ayant réussi un concours et, dans le cas contraire, qui décide du besoin de tutorat : l’agent concerné, son supérieur hiérarchique, la DIFEPAS ? Ils rappellent également que le tutorat "ne se substitue pas à l’accompagnement organisé au sein de la structure d’accueil". En effet, la formation au poste est de la responsabilité de l’employeur et non des collègues. Il est répondu que le tutorat ne sera pas systématique et que ce sera ciblé sur certains métiers où les besoins sont bien identifiés (exemple : RAF) et pour d’autres, ce sera proposé sur conditions. La DGS souligne que le tutorat permettra également de mieux identifier les besoins de formation interne tant sur le poste que sur les perspectives d'évolution de carrière.

Capacités d’accueil de l’IED pour 2022-2023

Une nouvelle fois, le vote est lancé sans explication préalable et avant même que les élu·es aient le temps de se retourner. Solidaires Etudiants proteste sur la manière de faire : ils n’ont pas pu s'exprimer alors même que l’opacité du fonctionnement de l'IED le justifiait.

Calendrier universitaire 2022–2023

Le calendrier a été élaboré avec la direction de la scolarité ; il a été présenté et validé par les autres instances et reprend celui de l’année dernière. La semaine de pause pédagogique prévue à chaque semestre y est optionnelle. Ce sont les conseils d’UFR qui, à l’intérieur de ce cadre, vote leur propre calendrier.

Contribution Vie étudiante et de Campus (CVEC) : bilan 2021 et projets 2022 et FSDIE

Pour rappel, il s’agit d’une partie des droits d’inscription des étudiants, collectée par les CROUS et qui financent des projets de vie de campus à des fins d’amélioration des conditions de vie et d’étude. La commission CVEC est composée de 19 membres où les étudiants élus et tirés au sort sont majoritaires. Concernant l’année 2021, le montant versé à l’université a été plus élevé que celui prévu au budget initial en raison d’un plus grand nombre d’étudiant·es inscrit·es. Parmi les singularités de ce bilan encore marqué par la période COVID : un budget conséquent en aides financières et bons alimentaires ; un montant moindre dévolu au fond de solidarité au développement des initiatives étudiantes (FSDIE) ; des manifestations culturelles et sportives annulées et limitées tout au long de l’année.

Concernant l’année 2022, le budget, calculé sur la base de 22 000 étudiant·es inscrit·es, est réparti en 886.000 € pour le fonctionnement, 210.000 € en investissement et 224.000 € en personnel. Les reliquats, relativement importants des années 2019, 2020 et 2021 ont été reprogrammés. 23 projets ont été déposés.

Les projets FSDIE, présentés et accompagnés par la direction de la vie de campus, sont pour beaucoup des projets artistiques qui témoignent d’une appropriation inégale de ce fond par les étudiant·es des différentes composantes.


Question diverse 1 : oui, madame la directrice générale des services, il y avait bien des caméras non règlementaires au sein de l’espace Jean Méhat !

Lors d’un précédent CA, les élu·es Résistons ! avaient demandé des explications sur la pose de caméras dans deux espaces identifiés de l’université sur lesquels ils avaient été alertés : la bibliothèque et l’espace Jean Méhat au premier étage du bâtiment A. La réponse de la DGS avait alors été qu’il s’agissait de caméras de sécurité incendie posées à la demande de la commission sécurité. Dans l’hypothèse où la porte de secours ne s’ouvre pas automatiquement, il y a possibilité d’activer les caméras en appuyant sur le boitier ad hoc. Nous avions alors été rassurés sur le fait qu’il ne s’agissait nullement de vidéo surveillance qui suppose un cadre réglementaire précis et accusés de faire bien peu confiance à l’administration.

Le sujet est revenu à l’ordre du jour du dernier Comité technique et la DGS est tombée de sa chaise : elle y aurait découvert le problème de l’espace Jean Méhat où les caméras n’étaient pas liées à la sécurité incendie et où les écrans n’étaient pas disposés dans le local du PC sécurité ! Vos élu·es Résistons ! sont donc assez fâchés qu’on les ait pris de haut et la DGS est contrainte de faire profil bas. Elle croyait de bonne foi que l’espace Jean Méhat était un sous espace de la bibliothèque. Il s’avère que ces caméras ont été posées par le service Logistique, suite à une demande de l’UFR pour sécuriser l’espace en cas de vol et cela sans suivre le protocole prévu à cet effet. Bref, dès que la direction a pris la mesure de la situation, les caméras ont été aussitôt déposées. La direction et la présidence présentent leurs excuses.

Question diverse 2 : paiement des personnels précaires suite à la fermeture administrative

Vos élu·es demandent pourquoi les précaires du CROUS ne sont pas rémunérés durant la fermeture administrative de l’université alors qu’ils n’en sont pas responsables ? Concernant le personnel de l’université payé service fait (tuteur·ices, etc.), la présidence peut-elle s’engager à ce que les heures de la semaine de fermeture soient rémunérées sans rattrapage. La présidente regrette la politique salariale du CROUS et s’engage sur le paiement sans rattrapage a posteriori des personnels précaires de l’université.

AA : Les précaires du Crous ne sont, en effet, pas rémunérés. Les opération « CROUS gratuit » sont selon la direction des « vols qui se font passer pour des actions politiques ». Plainte et caméra dont les images ont été transmises à la police…

Vos élu·es CA.
Résistons !