CA du 31 mai 2024 : Résistons ! Parce que nos métiers le valent bien !
À vos marques, prêts ? Résistez ! Acte II de l’autonomie des universités
Vos élu·es ont demandé, au titre des questions diverses, des éclaircissements sur l'acte II de l'autonomie des universités et sa mise en œuvre. La présidente n’en sait pas beaucoup plus que nous, semble-t-il… Le colloque annuel de l’AUREF, le réseau des universités dont Paris 8 est membre, se tenant bientôt sur cette question, la présidente nous en fera un compte-rendu détaillé au prochain CA.
Ce que nous savons : un discours d’orientation d’Emmanuel Macron (7 décembre 2023) et un discours de la ministre, Sylvie Retailleau (27 mars dernier) qui se résument à de belles paroles destinées à calmer le jobard : « placer la science au cœur de nos décisions » ; « renforcer l’attractivité des métiers de la recherche » ; « redonner du temps de recherche à nos chercheurs et enseignants-chercheurs » et autres billevesées... Du concret ? La Ministre a listé neuf établissements pilotes (Paris 8 n’en fait pas partie) pour essuyer les plâtres avant une généralisation des mesures. Mais quelles mesures ? Mystère et boule de gomme ! Les recteurs et rectrices, président·es, DGS et autres membres des staffs universitaires présents sont repartis du pince fesse du 27 mars Gros-Jean comme devant, sans document dans leur cartable… Il en est allé de même le 9 avril lors de la rencontre entre la Ministre et les partenaires sociaux que ce gouvernement ne cesse, au demeurant, de contourner et de mépriser.
Et voilà que fin mai, un document circule en loucedé au sein des établissements pilotes, lequel finit par fuiter... Son contenu est gratiné ! 23 mesures qui pulvérisent les cadres réglementaires qui structurent nos recrutements et nos services : « permettre le recrutement de MCF sans qualification par le CNU », autant dire la disparition du CNU déjà affaibli par la suppression de la qualification aux fonctions de professeur.e ; « faciliter la modulation de service pour les enseignant.es-chercheur.es et lever la référence aux 192h » ; « Elargir l’expérimentation des contrats de pré-titularisation », autrement dit et de manière explicite, il s’agit d’étendre le modèle des chaires de professeurs junior à d’autres corps. Les enseignant·es du secondaire sont aussi concernés : « lever la référence aux 384h pour les ESAS », de même que les chercheurs des organismes nationaux (CNRS, INED, INSERM, etc.) dont il s’agit, une fois de plus, de « faciliter le recrutement (…) pour assurer des missions d’enseignement ». Nos collègues BIATOSS ne sont pas en reste : « déconcentrer leur gestion », « rénover les procédures de recrutements », « alléger les modalités d’affectation… ». D’autres mesures ont trait à l’offre de formation et pédagogie, au budget et aux finances, au patrimoine, à la gouvernance qu’il faut rendre plus agile et encore un peu plus le petit doigt sur la couture du pantalon.
Le CA, à la suite du CAc, a voté à l’unanimité la motion suivante :
« Face aux annonces relatives à l’acte II de l’autonomie des universités, le CA réuni le 31 mai 2024 rappelle son attachement indéfectible au statut des enseignants-chercheurs et aux instances nationales, en particulier au CNU. »
Vite dit, bien dit
Pensum prêt à partir : Il s’agit du rapport d’auto-évaluation HCERES de l’établissement dont le VP CA nous dit qu’on ne sait plus si on va être évalué sur les préconisations de la dernière évaluation HCERES, les engagements pris dans le contrat d’établissement ou sur la capacité d’adaptation aux évolutions institutionnelles de l’ESR qui n’est plus du tout le même qu’il y a cinq ans. On suggère de rajouter un sommaire afin de mettre les évaluateurs de bonne humeur et de lisser les polices et corps de caractères qui trahissent le copier-coller.
Axes stratégiques pour le quinquennal à venir : cinq axes, non pas un par année du quinquennal, mais pensés en articulation : université des créations (vous en avez déjà entendu parlé) ; recherche d’émergence et d’expérimentation : réussites étudiantes au pluriel autour d’une stratégie inclusive ; Développement durable et responsabilité sociale et sociétale (DD-RSE) comme priorité et un pilotage autour de l’objectif de créer du commun. Bref, rien de renversant... C’est qu’il ne faut pas obérer l’avenir.
Money, money, money : augmentation de 5% des droits d’inscription de l’IED et ce alors que le CAc avait voté contre cette augmentation après avoir retoqué un projet d’augmentation de 15%. Résistons ! souligne qu’une augmentation est problématique alors même que le rapport d’autoévaluation pour l’HCERES s’interroge sur le modèle organisationnel et économique de l’IED et évoque la nécessité d’une réflexion de fond. Vos élu·es s'étonnent aussi des écarts considérables de droits d’inscription au sein des masters dont les plus élevés dépassent désormais 2000 euros annuels, ce à quoi il est répondu que leur montant est fonction du suivi pédagogique. La représentante du Poing levé s’indigne d’une augmentation qui pèse sur des étudiant·es en droit d’attendre un service dont ils sont nombreux à se plaindre.
Money, money, money : subventions aux associations étudiantes représentatives, aux organisations représentatives des personnels et à l’association sportive : elles sont reconduites à l’identique pour les deux premières et réparties en fonction de la représentation dans les différents conseils et le total de sièges obtenus. Elle passe à 10 000 euros pour l’association sportive qui a de beaux résultats, ce qui conduit à des déplacements plus nombreux.
Projets du Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (FSDIE) : on remarque qu'environ 85% des sommes dédiées financent des projets déposés par des étudiant·es d’un même département et qu’il y a donc lieu à mieux faire connaître ce fond à l’ensemble des étudiant·es.
Vos élu·es CA,
Résistons !