CA du 17 novembre 2023 : d’autres choix sont possibles

Campagnes d’emplois 2024 : 29 postes sacrifiés sur l'autel budgétaire ! 

Commençons par la campagne d’emploi relative au personnel enseignants-chercheurs sur laquelle le CAc avait mission de réaliser 500 000 euros d’économie budgétaire. Le CAc, bon soldat, est allé au-delà et c’est 700 000 euros d’économie qui ont finalement été réalisés. Le VP CA annonce que la marge dégagée permettra de pourvoir une partie des postes gelés (six à huit) par des postes d'ATER en lieu et place d'heures complémentaires. Sauf que le compte n’y est pas vraiment ! Car c’est 29 postes demandés qui ne seront pas pourvus et parmi eux 16 qui ne seront pas renouvelés.

Résistons ! proteste vigoureusement contre cette campagne d’emploi délétère et ses conséquences sur les composantes, les départements, les collègues qui sont déjà en souffrance, les docteurs sans poste un peu plus précarisés et in fine sur les étudiant·es qui ne sont pas en meilleure forme. Ce n'est pas parce que cette campagne n’équivaut pas le désastre de celle de l'année 2019 qu’il y a lieu de se réjouir. Il est vain de chercher à donner des gages de bonne gestion à Bercy qui n'en a cure, ne cesse de rouler les universités dans la farine et de conduire une politique volontaire d'affaiblissement systématique du service public d'enseignement supérieur et de la recherche. Au-delà, vos élu·es demandent si Paris 8 a fait une estimation du nombre d’emplois manquants dans l’université pour fonctionner correctement. Perplexité, hésitations, embarras… Nous n’avons pas de réponse.

La présidente tient à rappeler que les formations ne sont pas propriétaires des postes qui leur sont affectés et que l’attrait des formations évolue, que certaines émergent, d’autres s’imposent, d’autres encore sont à repenser…

Poursuivons par la campagne d’emploi relative au personnel BIATOSS. 72 demandes ont été réalisées dont 21 examinées dans le cadre de la campagne synchronisée, principalement des mises au concours et des transformations ou créations modifiant la structure des emplois. On nous informe que le CSA n’a pas discuté les choix opérés, mais les outils et les critères mis à sa disposition qui ne permettaient pas à ses membres de se prononcer de manière éclairée. Résistons ! appuie là où ça fait mal en relayant à son tour le mécontentement des élu·es au CSA qui, par un vote contre à l’unanimité, ont protesté dans un premier temps sur l’absence complète d’information fournie. Le CSA a dû être reconvoqué et les éléments fournis n’ont pas davantage satisfait ses membres puisque l’examen s’est à nouveau clôturé par un vote contre à l’unanimité moins deux abstentions. La DGS indique que la demande du CSA est légitime, mais que Paris 8 ne peut pas y répondre. En effet, les données cartographiant les emplois sont éparpillées dans des bases informatisées différentes et la DIFEPAS ne dispose pas des forces nécessaires pour les tenir à jour et les synthétiser. Le recours à un logiciel adapté s’avère trop coûteux. Il en résulte une analyse au cas par cas pour chaque demande de poste. On nous promet un groupe de travail avec les organisations syndicales pour avancer sur cette question.

En rédigeant ce compte-rendu, vos élu·es apprennent qu’en dépit de la dégradation de ses indicateurs budgétaires, l’université de Nanterre a fait un tout autre choix : prenant acte du mal être du personnel, elle a renouvelé l’ensemble des postes d’enseignants-chercheurs, y compris ceux susceptibles d’être vacants, et a créé un nombre conséquent de postes.

Budget rectificatif 2023 n°2 : les clignotants sont au rouge !

Ce n’est pas un scoop ! Résistons en a déjà fait part dans le compte-rendu du CA du 20 octobre. Pour l’essentiel, la dégradation budgétaire entre juin (budget rectificatif n°1) et maintenant est due à une augmentation de la masse salariale (à hauteur de deux millions) en raison de la non-compensation des mesures Guérini. Même si cela devra être confirmé, en mars prochain, lors de l’examen du compte financier 2023 (lequel retrace l’exécution du budget une fois l’année budgétaire close), la masse salariale a connu, depuis le compte financier 2022, une augmentation de 8,4 millions sur une seule année. Et la dotation de l’Etat est bien loin d’avoir augmenté à la hauteur des coûts générés par les différentes mesures ! Concrètement, une fraction de nos salaires n’est plus financée par l’Etat, mais par le fond de roulement et ça réduit d’autant la part du budget disponible pour le fonctionnement ordinaire et pour les investissements ne relevant pas de financements dédiés. La masse salariale représente désormais 84% des recettes encaissables, ce qui fait passer les clignotants au rouge, le seuil d’alerte étant de 83%. Il s’agit bien sûr d’un seuil d’alerte théorique fondé sur une convention comptable qui aurait pu être 80 ou 85%. Le représentant du rectorat est prié de relayer la demande de Paris 8 sur la nécessité que soient compensées dans la dotation de l’Etat les mesures Guérini et les augmentations galopantes des coûts des fluides et des coûts de sécurité.

Résistons ! constate qu’un précédent est créé depuis l’année dernière avec le fait que l’Etat n’honore que très partiellement les mesures qu’il prend et demande jusqu’où cette situation peut se prolonger. La présidente répond que les règles du jeu sont en train de changer et qu’il est probable qu’en fin d’année la tutelle les assouplisse. Concrètement, la menace de mise sous tutelle s’éloigne pour Paris 8 et… pour la moitié des universités françaises. Bref, le Ministère n’a pas envie de mettre le feu aux poudres.

Vos élu·es s’inquiètent également d’un ajustement des autorisations d’engagement en matière d’investissement de 7 millions par rapport au budget initial, soit un tiers de travaux en moins par rapport à ce qui était prévu. Il s’agit de programmation de travaux reportés en raison des temporalités propres à ce type d’appels d’offre : 4,5 millions pour le bâtiment A et 2,5 millions pour la construction de la maison des associations étudiantes.

Vite dit, bien dit !

Course à l’échalote : on nous communique les sections CNU retenues par le CAc pour le repyramidage : 5, 6, 11, 16, 18 , 61, 70. Le vice-président nous informe que le CAc a examiné le repyramidage avant la campagne d’emploi et que cela n’a pas été sans effet sur celle-ci. Résistons ! demande la liste des sections CNU fléchées pour Paris 8 par le Ministère (il s’agit d’un fléchage indicatif auquel les universités peuvent déroger). La liste nous est communiquée à la fin du CA : 4, 5, 6, 11, 15, 16 et 18, 20, 61, 70, 71 au titre de sections complémentaires. Bien évidemment, le CAc privilégie les sections dans lesquelles il y a un vivier de MCF-HDR.

Politique de déguerpissement : la présidente a participé au conseil d’administration du CROUS de Créteil où a été abordée le scandale (c’est nous qui qualifions) des déménagements contraints d’étudiant·es en lien avec la mise à disposition des résidences universitaires pour du personnel mobilisé dans le cadre des Jeux Olympiques. La résidence Guynemer n'est pas impactée, mais des étudiant·es de Paris 8, disséminés dans de nombreuses autres résidences, le seront nécessairement. Le CROUS s’est voulu rassurant en indiquant que cela ne concernait que peu d’étudiants tout en se montrant incapable d’en préciser le nombre approximatif. Les étudiants feront l’objet d’un suivi et il sera versé à chacun·e une généreuse obole de 100 euros. La présidente a demandé que les listes des étudiants concernés de Paris 8 lui soient fournies afin que l'université puisse également les accompagner. Résistons ! rappelle que les étudiant·es qui conservent leur chambre universitaire durant l’été sont souvent ceux qui sont les plus fragiles (étudiant·es étranger·es et/ou contraint·es de travailler l’été en région parisienne et/ou en rupture avec leur famille…) et constate qu’une fois de plus le CROUS fait preuve de légèreté.

Engraisser le mammouth vice-présidentiel : de neuf au début du mandat (Allp8 du 2 juillet 2021), les vice-présidences thématiques sont désormais onze (https://www.univ-paris8.fr/Conseils-centraux-vice-presidents-et-charges-de-mission). Si celle centrée sur le patrimoine et l’aménagement semble avoir disparu avec les gravats du bâtiment A, trois nouvelles vice-présidences ont été créées : l’une dédiée à la Fondation Paris 8, une autre aux libertés académiques, à la diversité et à l’inclusivité et la dernière en lien avec une nouvelle vague de labellisation « Science avec et pour la société » à laquelle Paris 8 va candidater.

D’un mammouth à l’autre : une réunion entre les associés de la COMUE Paris Lumière s’est tenue dans la perspective de sa transformation en une nouvelle alliance régie par une convention de coopération territoriale. Les partenaires de la COMUE peuvent rejoindre la nouvelle structure au titre de membre fondateur ou de membre associé. Résistons ! fait préciser le devenir des différents postes attribués à la COMUE dont on avait cru comprendre antérieurement qu’ils retourneraient dans les girons des universités. Las ! On vous passe les détails, mais les postes vont rester là où ils sont et vont servir à faire fonctionner le nouveau mammouth !

Rue de Cambon : la Cour des comptes s’est auto-saisie des Licences Accès Santé (L.AS) mises en place à la rentrée 2021 dans le cadre de la réforme des études de santé. Paris 8 en propose trois, portées par les départements de littérature, économie-gestion et sciences du langage (langues des signes). Au vu du regard négatif porté sur ces licences par les auditeurs de la Cour, le résultat semble couru d’avance. Ceux-ci se sont montrés, en effet, peu sensibles à l’enjeu de former les personnels de santé à une approche plus humaniste en prise avec des territoires déshérités. Résistons ! demande si l’une ou l’autre de ces licences a noué un partenariat avec La place santé, le centre de santé communautaire du quartier du Franc-Moisin, à Saint-Denis, qui développe depuis plusieurs décennies une approche de la santé fondée sur l’engagement collectif des professionnels, des habitants et d’autres acteurs du territoire, dont des collègues de Paris 8 ont contribué à la création à la fin des années 1980. Personne ne semblait savoir…

Vos élu·es CA,
Résistons !