Résistons ! L'intersyndicale de lutte de Paris 8

Réponse au communiqué de France Université du 21 mars 2025

Chers et chères collègues,

Dans votre communiqué du 21 mars 2025, vous constatez que l’évaluation de la vague E a engendré de « l’incompréhension et de la colère » chez « certains » enseignant·es-chercheur·es. « Certains » dites-vous ? Les très nombreuses remontées qui nous arrivent de nos collègues, responsables de diplômes, épuisé·es par un exercice d'« auto-évaluation » inepte nous disent clairement tout autre chose que les euphémismes auxquels vous avez recours. Les témoignages s’amoncellent pour pointer à quel point ces évaluations, qui n'ont donné lieu à aucune visite approfondie, ni aucune rencontre ou audition digne de ce nom avec les enseignant·es, s'appuient essentiellement sur des indicateurs chiffrés pauvres et biaisés. Elles reposent en outre sur des critères construits de façon opaque, et contradictoires entre eux.

Les méthodes employées pour cette « auto-évaluation » sont à la fois indigentes sur le contenu et extrêmement chronophages pour les équipes. Elles semblent liées aux préconisations de cabinets de conseil privés se présentant comme « experts de l'évaluation des politiques publiques ». À quoi cela aboutit-il ? À réduire le travail de formation et d'enseignement des disciplines à trois indicateurs chiffrés (« professionnalisation », « internationalisation », « taux de réussite ») n'ayant fait l'objet d'aucune consultation préalable, construits sans aucune transparence et à pratiquer le « benchmark » des universités et des formations, comme s'il s'agissait du marché des camemberts ou de la lessive. Les équipes qui s'investissent pour former des centaines de milliers d'étudiant·es méritent mieux que cela.

Que France Universités ne soutienne pas la remise en cause de cette évaluation indigne et indigente n’est malheureusement guère étonnant. En effet, cela fait longtemps que France Universités, qui ne saurait en aucun cas représenter les travailleurs et travailleuses de l’ESR et n’a aucun mandat pour le faire, marche main dans la main avec le MESR, l’accompagnant sans barguigner dans toutes les réformes destructrices qui entraînent l’ESR vers l’abîme.

Par ailleurs, ce qui s’est passé avec l’évaluation de la vague E est particulièrement grave et a des conséquences importantes sur les conditions de travail et la santé des travailleurs et travailleuses de l'ESR. Le mépris, le déni du réel des formations et de notre travail, l'opacité, le flou des calendriers qui alimentent notre inquiétude quant à l’avenir de nosformations, de nos emplois… Tout cela a un coût humain élevé qui engage la responsabilité civile et pénale des employeurs que vous êtes.

Pour retrouver « un climat apaisé » vous proposez donc de vous engager dans un travail commun avec le HCERES et d’en faire « un moyen de fédérer davantage la communauté universitaire dans son ensemble ».

Nous ne sommes pas d'accord avec cette manière de faire qui consiste à régler les problèmes en haut lieu, en se moquant de ce que les principaux intéressés (responsables de diplômes, porteurs de maquette LMD 5, étudiant·es dont l’avenir se tisse dans les formations, etc.) pourraient proposer.

Dans le contenu et dans le titre même de votre communiqué, vous revendiquez une évaluation de l’ESR « indépendante, exigeante et qualitative ». Nous sommes bien d’accord. Même si l’on est en droit d’interroger le fait d’une évaluation nationale cadencée de manière rigide et fondée sur des critères opaques imposés d’en-haut, construits à partir d’indicateurs jamais mis en discussion au sein de la communauté universitaire.

Vous souhaitez  une instance d’évaluation par les pairs « indépendante, exigeante et qualitative » ? Surprise ! Elle existe déjà dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Elle est composée de sections dont tou·tes les membres, nombreux, connaissent intimement les contenus qu’ils et elles évaluent. Dans leur grande majorité (deux tiers), ces membres sont élu·es, c’est donc une instance démocratique. Les critères d’évaluation qu’ils et elles utilisent sont discutés collectivement et mis en ligne. Les rapports établis sont signés. Cette instance s’appelle le CNU (Conseil National des Universités).

Si vous voulez réellement défendre une évaluation par les pairs, juste, transparente et démocratique (ce qui ne veut pas dire qu'elle n'affronte aucun problème), alors faites en sorte de défendre le CNU !
Ou bien laissez-nous faire, nous sommes les mieux placé·es, au sein de nos établissements, pour construire de l’évaluation pédagogique digne de ce nom

Le 2 avril 2025, l'intersyndicale Résistons ! de l'Université Paris 8

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Appel à une AG interfacs samedi 15 mars à 14h à Paris 8

Les personnels de l'Université Paris 8 réuni·es en assemblée générale ce mardi 11 mars 2025 matin, appellent les personnels de toutes les universités de France qui le peuvent à se réunir en AG ce samedi 15 mars à 14h dans ses locaux (amphi Y) afin de construire les suites de la mobilisation en cours face aux attaques explicites qui ont visé l'enseignement supérieur public, ces dernières semaines, avec l'évaluation brutale des formations par le HCERES bien sûr, mais aussi avec les restrictions budgétaires, l'aggravation de la précarité étudiante, le projet de “keylabs” au CNRS, dans un contexte international de menaces grandissantes sur les libertés académiques.

Avec cet appel à nous rassembler pour nous organiser, nous relayons également un appel à témoignage concernant le processus de rédaction des rapports d'évaluation et des avis qui y sont rendus concernant les formations de premier et deuxième cycles de la vague E :

Plusieurs membres de comités d'évaluation de la vague E commencent à témoigner de façon officieuse de ce que les rapports HCERES qui nous ont été envoyés ont été modifiés : ce n'est pas la conclusion qu'ils ont écrite.

Si vous connaissez une personne qui a participé à l'un des comités de visite de la vague E, dans notre établissement ou dans un autre, merci de la contacter pour vérifier avec elle si l'évaluation qui nous a été envoyée par l'HCERES est bien celle que le comité composé de collègues a rédigé, ou s'il a été modifié, et donc entaché d'une intervention qui n'avait pas lieu d'être.

Plusieurs journalistes de différents médias sont demandeurs de ces témoignages, qui pourront rester anonymes si la personne concernée le souhaite. Faire connaître cette manipulation peut nous aider à obtenir l'annulation de l'évaluation de la vague E, et la remise à plat des procédures comme des critères d'évaluation.

Contre l'HCERES : appel à AG le lundi 3 mars 2025 à midi

Réunie ce jeudi 20 février en intersyndicale élargie, Résistons ! (CGT FERC Sup, SNESup-FSU et SUD Éducation, CNT-FTE) a réaffirmé la nécessité de faire front commun face aux évaluations de l'HCERES qui méprisent notre travail et menacent nos formations, nos métiers, et nos étudiant·es.

Lors de la réunion des responsables de formation qui s'est déroulée le 19 février à l'appel de la présidence, le principe d'un moratoire sur la remontée des réponses des formations initialement prévues le 3 mars a fait consensus.

Résistons ! a entériné à l'unanimité ce principe de moratoire et appelle à sa mise en œuvre unilatérale ainsi qu'à une réponse unitaire et solidaire des formations face à cette offensive politique de l'HCERES contre notre service public d'enseignement supérieur. Nous proposons que cette réponse collective et la mise en œuvre du moratoire soient coordonnées par la Direction de la formation, comme s'y est engagée la présidence lors de la réunion du 19 février.

Retrouvons nous en Assemblée générale des personnels, enseignant·es-chercheur·es, enseignant·es titulaires et non titulaires, BIATOSS, le lundi 3 mars à midi, studio de danse A1 163 (Bâtiment A, 1er étage, près de la cafète), afin de décider collectivement des suites à donner pour défendre l'université publique.

Au delà d'une réponse politique et transversale de l'université, dont le principe s'est aussi dégagé de la réunion du 19 février, il nous semble que plusieurs options ont émergé et pourront être discutées ou complétées : absence de réponse individuelles des formations, réponse unifiée répliquée formation par formation, …

Contre l'urgence et le surmenage imposés par l'HCERES, la mise en place du moratoire nous permettra au contraire d'avoir le temps de nous organiser collectivement.

Échangeons toutes et tous ensemble des modalités de réponses lors de l'AG du 3 mars 2025, afin de présenter un front commun solidaire face au rouleau compresseur néomanagérial de l'HCERES.

Résistons !

Union face aux attaques de l'HCERES contre les formations de la vague E !

La nouvelle est tombée comme une massue vendredi après-midi : une proportion très importante de nos licences et masters a reçu une évaluation de mauvaise foi émanant de l'HCERES se concluant par "avis défavorable". Les autres ont reçu un avis "favorable avec recommandations" dont les dites "recommandations" sont scandaleuses.

Les informations prises dans le week-end indiquent que d'autres universités de la vague E sont touchées, parfois dans des proportions similaires à la nôtre (Lille, Marne-la-Vallée, Amiens, …). Clairement, c'est une attaque politique contre la démocratisation universitaire et contre nos libertés académiques. L'université Sorbonne-Paris-Nord (Villetaneuse) avait déjà eu un avant-goût de cette politique l'année dernière. Nous n'avons pas encore une vision complète, mais l'alarme a sonné. C'est de la survie de Paris 8 et des universités au recrutement populaire dont il est question.

Nous appelons toute la communauté universitaire à s'informer (faisons circuler ces avis scandaleux pour en produire une analyse d'ensemble), à analyser la situation, à prendre contact avec d'autres universités pour peser ensemble de façon concertée, et à prendre toutes les initiatives nécessaires pour faire connaître ces attaques sans précédent.

Nous venons de voter pour les conseils centraux. Quelles que soient les différences qui ont animé cette campagne électorale, nous appelons à faire front commun, pour résister et offrir un avenir à notre université et aux étudiant·es qu'elle accueille et forme.

Les élu·es de la liste Résistons !, dont le nom est d'une brûlante actualité, porteront cette dynamique dans tous les conseils de notre institution, et l'ensemble des militant·es des organisations qui composent notre intersyndicale (CGT FERC Sup, SNESup FSU, SUD Éducation) se feront les relais de cette lutte dans toutes les réunions de formation, de département et d'UFR qui vont se tenir. Nous appellerons bientôt les collègues à une Assemblée générale relative à cette évaluation.

Courage à toutes et à tous,

L'équipe des élu·es Résistons !

Résistons ! vous remercie de la confiance accordée lors des élections aux conseils centraux

Chères et chers collègues,

Un immense merci à celles et ceux qui nous ont fait confiance et/ou ont estimé que le succès d’estime dont nous ont parfois gratifié des candidat·es et électeur·trices des deux autres listes devait se traduire dans les urnes. Par vos suffrages plus nombreux qu’en 2021, vous avez conforté l’opposition exigeante et opiniâtre, mais aussi capable de travailler en bonne intelligence quand cela est nécessaire avec l’équipe élu·e quelle qu’elle soit. Notre université le mérite.

Comme nous l’avons dit et répété durant la campagne, les élu·es et les candidat·es Résistons ! ne croient pas en un homme ou en une femme providentiel·les à qui les tutelles :

  • octroieraient davantage de postes pour faire face à des activités toujours plus nombreuses et toujours plus éloignées des contenus réels et du sens de nos métiers ;
  • accorderaient des financements plus conséquents pour entretenir et agrandir nos lieux de travail et d’études.

C’est là un leurre absolu ! Les élu·es et les candidat·es Résistons ! considèrent que dans le contexte politique actuel à court et moyen terme, il n’est pas possible de présider et de diriger une université avec les coudées suffisamment franches pour conduire, à l’échelle de l’établissement, une politique respectueuse d’un véritable service public d’enseignement et de recherche.

Porté·es par vos suffrages et votre soutien, les nouvelles et nouveaux élu·es vont poursuivre le travail engagé il y a quatre ans avec la même exigence de collégialité et de transparence. Présent·es désormais dans l’ensemble des instances, ils et elles vont tenter de davantage coordonner leur travail afin de mieux peser sur les choix réalisés qui engagent notre université et notre avenir commun. C'est ce que vos élu·es ont commencé à faire dès le retour des évaluations HCERES qui attaquent nos formations comme celles de nombreuses autres universités de la vague E ainsi que l'attestent les premières remontées des syndicats qui composent l'intersyndicale Résistons ! Sur ce point comme sur d'autres, il est urgent de résister en faisant front commun.

Retrouvez ci-dessous par conseils et commissions, les noms des nouveaux élu·es Résistons ! et des élu·es BIATOSS CGT. Les élu·es sortant·es du conseil d'administration continuent à siéger jusqu'à l'élection, début avril, du nouveau président afin d'expédier les affaires courantes.

Vos élu·es Résistons !

Conseil d’administration (CA)

Élu·es Résistons ! dans les collèges enseignant·es-chercheur·es et enseignant·es :

  • Camille AL DABAGHY, UFR Textes et Sociétés, dpt de science politique
  • Pablo RAUZY, UFR STN, dpt Programmation et informatique fondamentale
  • Makis SOLOMOS, UFR Arts, philosophie, esthétique, dpt de musique

Élue CGT dans le collège BIATOSS :

  • Valérie DUBOIS, UFR Textes et Sociétés, secrétariat études de genre

Conseil académique (CAc) : Commission formation et vie étudiante (CFVU)

Élu·es Résistons ! dans les collèges enseignant·es-chercheur·es et enseignant·es :

  • Corinne DAVAULT, UFR Textes et Sociétés, dpt de sociologie et anthropologie
  • Julien ROSSI, UFR Cultures et communication

Élue CGT dans le collège BIATOSS :

  • Sylvianne PILON, IED, secrétariat Master 2 de psychologie clinique

Conseil académique (CAc) : Commission recherche (CR)

Élu·es Résistons ! dans les collèges enseignant·es-chercheur·es et enseignant·es :

  • Fabian FAJNWAKS, UFR SEPF, dpt de psychanalyse
  • Camillo FAVERZANI, UFR Langues et cultures étrangères, dpt d’études italiennes
  • Julien OPPETIT, Bibliothèque universitaire
  • Anna PAPPA, UFR STN, dpt Programmation et informatique fondamentale
  • Ariane REVEL, UFR Arts, philosophie, esthétique, dpt de philosophe.

Élu·es Résistons ! dans le collège des doctorant·es :

  • Andrée FRIAUD
  • Mael HAMEY-JAQUBOWICZ
  • Nicolas SOUCHAL

Élu·es CGT dans les collèges BIATOSS :

  • Viviane FERRAN, UFR Arts, philosophie, esthétique, pôle vidéo-son
  • Laurent WITTMER, UFR Arts, philosophie, esthétique, pôle vidéo-son

Un grand merci aux sortantes et aux sortants qui continuent à nous accompagner !

L’équipe Résistons !

Élections 2025 : Résistons !

Durant quatre ans, vos élu·es Résistons ! qui ont siégé dans les conseils centraux (CA, CR, CAc¹) n'ont cessé d'interpeler la présidence de l'université tant sur nos conditions d’enseignement et de recherche que sur les conditions d’études de nos étudiant·es qui ont continué à se dégrader sous les coups de butoir de politiques publiques de mise en concurrence généralisée, d’exacerbation des inégalités et de développement de l’enseignement supérieur privé. Durant quatre ans, vos élu·es Résistons ! ont travaillé les dossiers, ont interrogé les choix de l'équipe élue, se sont opposé·es au gel des postes lors des campagnes d'emploi, ont porté haut votre voix.

Vos élu·es Résistons ! et les syndicats qui composent l'intersyndicale ont de fait été la seule voix d'opposition dans les conseils centraux et ont permis de renforcer le lien avec les instances représentatives des personnels (CSA, F3SCT²). Au CA, ils et elles ont été les seul·es, face à la direction, à préparer sérieusement les dossiers abordés, et vous ont systématiquement rendu compte de ce qui s'y discutait et s'y votait³. À la CR, ils et elles se sont employé·es à limiter les effets néfastes de la LPR. Au CAc, ils et elles ont constitué les indispensables garde-fous à l'entre-soi et à la tentation des petits arrangements.

De quels autres groupes d’élu·es avez-vous reçu des comptes-rendus ?

C'est cet engagement de lutte et de transparence qu'avec votre soutien lors des élections aux conseils centraux des 11, 12, et 13 février 2025 nous poursuivrons pour les quatre années à venir.

Comme en 2021, nous, candidat·es des listes « Résistons ! Intersyndicale de lutte de Paris 8 » (CGT FERC Sup, SNESup-FSU, SUD Éducation) proposons de faire bloc, de créer un bouclier collectif face à toutes les attaques, pressions et tentatives d'affaiblissement émanant des ministères (Bercy et l'ESR) et des tutelles. Continuons d'afficher collectivement notre solidarité éclatante, entre jeunes et moins jeunes, cis et moins cis, contractuel·les, vacataires et titulaires, tou·tes travailleur·es de l'ESR face aux mesures qui dégradent nos conditions de travail, d'étude et de vie, qui poussent à la précarisation, à la privatisation et à la gestion froide de la pénurie.

Notre résistance collective nous aide à garder la tête haute quand trop souvent les équipes de direction s'abîment dans la soumission aux injonctions des tutelles. Ensemble, nous porterons un avenir de l'Université où la protection sociale prime sur la débrouille individuelle, où le bien commun prévaut sur les logiques comptables et le management toxique, où le service public constitue un rempart contre une privatisation de moins en moins rampante de l'enseignement supérieur et de la recherche, où le travail retrouve du sens pour tous et toutes, où les enjeux écologiques ne sont pas livrés au greenwashing, où l'ensemble des situations de violences et de discriminations sont combattues avec force.

Nous, personnels de Paris 8 réuni·es en intersyndicale pouvons, lors des prochaines élections aux conseils centraux, devenir plus forts et peser sur l'orientation politique de notre université. C'est l'occasion de prendre position pour des valeurs de solidarité et d'inclusion, pour le respect de la liberté pédagogique, et pour la défense des libertés académiques, garantes de la qualité de notre service public.

Retrouvez également la
plateforme commune de la liste Résistons !
qui rassemble nos positions et revendications.

Résistons ! Intersyndicale de lutte

  1. Conseil d'administration (CA), Commission recherche (CR), Conseil académique (CAc).
  2. Comité social d'administration (CSA), Formation Spécialisée en matière de Santé, de Sécurité et de Conditions de Travail (F3SCT).
  3. https://resistons.up8.edu/comptes-rendus.html

Téléchargez notre profession de foi en PDF.

⚠️ Retrouvez également la profession de foi de la liste BIATOSS « Votre voix sera notre force, votez CGT ! ».

Nous refusons que l'État abandonne les universités !

Depuis janvier 2021, la LPR impose aux établissements une série de nouvelles dépenses : augmentation de la prime statutaire des enseignant·es-chercheur·es, augmentation des dépenses liées aux référentiels d’activités, augmentation des dépenses liées aux primes individuelles, augmentation des dépenses pour abonder la nouvelle dotation des néo-MCF, etc. Dans le même temps, l’enveloppe ministérielle ne suit pas, contribuant à créer ou recréer le déficit des universités les moins dotées.

En juillet dernier, le point d’indice a augmenté de 3,5 %, et si nous nous accorderons pour dire que c’est largement insuffisant, force est de constater que l’État ne finance plus la totalité du salaire des agent·es de la fonction publique puisque sur le budget 2022 aucune augmentation de la dotation de l’université n’est prévue pour faire face à cette hausse imposée de ses dépenses (à Paris 8 : 1,8M€ pour la période de juillet à décembre 2022). Par ailleurs, l’inflation des prix de l’énergie due à la crise économique actuelle va mécaniquement et drastiquement augmenter les dépenses des établissements. Non seulement les universités ne sont pas incluses dans le bouclier tarifaire, mais là encore la ministre, lors de son discours du 15 septembre 2022, explique que l’inflation ne sera pas compensée, tout en enjoignant les universités à « ne pas choisir entre le chauffage et les postes » !

En vérité, cela fait longtemps que nous n’avons plus les moyens d’assurer un service public à la hauteur de nos missions. Le mal-être de notre communauté est vécu à tous les niveaux (enseignant·es-chercheur·es, BIATOSS, et étudiant·es, d’autant plus pour ceux et celles en contrat emploi-étudiant qui participent à nos missions). Chaque année depuis plus de dix ans, l’afflux de nouveaux et nouvelles étudiant·es augmente, sans que nous soyons en mesure d’adapter réellement nos capacités d’accueil, c’est-à-dire construire les locaux et recruter les personnels nécessaires au maintien de conditions de travail et d’études décentes.

Les étudiant·es, déjà fortement touché·es par l'inflation et la précarité au quotidien, sont donc en plus obligé·es de souffrir le manque de moyens criants à l'université, soit à travers les politiques de sélection qui en jettent plusieurs milliers chaque année aux bans de l'université soit à travers le manque de salles, de matériel et de conditions adéquates pour étudier.
Face à cette situation devenue intenable, nos organisations, notamment par la voix de nos élu·es au Conseil d’administration de l’Université Paris 8, proposent unitairement à l’ensemble des personnels et usagers de notre communauté universitaire de montrer au gouvernement notre détermination collective à ne plus le laisser maltraiter le service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Nous exigeons que la dotation de notre université soit revue à la hausse par notre ministère de tutelle, afin que soit prise en compte la réalité de nos besoins.

Sans réponse positive du ministère d’ici la fin de l’année 2022, nous ne serons pas en mesure de faire la rentrée de janvier 2023 après les vacances de fin d’année : à la place, nous vous proposons de nous retrouver tous les jours à partir du 9 janvier 2023 devant notre ministère de tutelle (1 rue Descartes, 75005 Paris) jusqu’à ce que celui-ci finance l’intégralité de nos salaires et nous donne les moyens de mener à bien nos missions dans des conditions de travail et d’études décentes.

La prochaine séance de notre Conseil d’administration aura lieu le 21 octobre. D’ici là, nous appelons l’ensemble de notre communauté universitaire, personnels et étudiant·es, à affirmer son soutien à cette motion et à la proposition d’action que nous y formulons, en se réunissant en assemblée générale à tous les niveaux : départements, laboratoires, composantes ; dans toutes les instances, conseils et comités ; et aussi en assemblée générale de lutte, pour nous coordonner au niveau de l’établissement.

Motion unitaire : CGT FERC Sup Paris 8, SNESup FSU Paris 8, SUD Éducation Paris 8, Dionysoise, SNASUB FSU, Solidaires Étudiant·es Paris 8, Poing Levé Paris 8, UNEF Paris 8.

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Communiqué intersyndical : la précarité se porte bien à Paris 8

Les politiques successives de détérioration du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche conduisent à une situation intenable : les missions pérennes de l'ESR sont de plus en plus assurées par des personnes occupant des emplois particulièrement précaires (CDD, vacations, contrats emplois étudiants (CEE), services civiques, etc.).

L'Université Paris 8 ne fait pas exception à la règle. Depuis septembre 2021, le Collectif Précaires DTR VNR, d'étudiant·es salarié·es de l'Université Paris 8, se bat pour des conditions de travail décentes, ou parfois, simplement légales… Le Collectif Précaires DTR VNR P8 revendique entre autres :

  • la mensualisation de tous les salaires ;
  • un contrat signé avant la prise de poste ;
  • des locaux adaptés au travail (réception de public, etc) ;
  • l'exonération des frais d'inscription pour les CEE ;
  • la considération des CEE comme personnel·les de l'Université à part entière ;
  • le droit aux indemnités maladies sans minimum d'heures travaillées ;
  • des compensations financières pour les préjudices déjà subis.

Aux alertes insistantes des étudiant·es, la présidence a répondu par la mise en place d'un groupe de travail, sans les syndicats, qui réfléchit à des améliorations pour les futur·es salarié·es, mais ne semble pas avoir prévu de donner suite aux revendications immédiates du Collectif Précaires DTR VNR.

Pourtant, il est urgent que l'université apporte une réponse aux revendications de ces étudiant·es-salarié·es en 2021-2022, ne serait-ce que pour sortir de l'illégalité dans laquelle elle se trouve et pour compenser les préjudices qu'iels ont subis.

Cette urgence pour les étudiant·es salarié·es de cette année ne doit pour autant pas effacer l'aspect systématique et récurrent du recours à l'emploi précaire et des conditions de travail indignes dans les universités. Ces problèmes ne peuvent être réglés individuellement : ce sont des problèmes collectifs, liés à l'organisation du travail, dont la présidence est alertée continuellement depuis des années, par nos collègues précaires et par les organisations syndicales.

C'est pourquoi, dans l'immédiat, l'intersyndicale de lutte de Paris 8 demande à être associée au groupe de travail apparemment initié par la présidence, dont les conclusions devront être discutées en CT (comité technique). Il est urgent que les revendications portées par le collectif et par les organisations syndicales soient entendues : nous ne pouvons pas nous satisfaire de petites mesures à la marge.

La situation est tellement dégradée par le manque de personnel administratif et enseignant, que des étudiant·es salarié·es se retrouvent à devoir effectuer des tâches qui ne font pas partie de leur fiche de poste, parfois à des heures tardives ou le week-end, sous la pression.

En tant que communauté universitaire, nous devons prendre conscience des profondes inégalités salariales et de statut entre collègues. Soyons collectivement attentif·ves à ne pas aggraver cette précarité structurelle en y ajoutant des demandes disproportionnées par rapport aux missions des contractuel·les précarisé·es. Il serait notamment bienvenue que les responsables de composantes et de formations soient formé·es à la certification de service fait et puissent assurer cette tâche mensuellement pour les vacataires et CEE dont ils et elles sont responsables.

En plus de l'urgence pour les étudiant·es salarié·es 2021-2022, une des premières mesures à prendre dès la rentrée prochaine devrait être la mise en place de la mensualisation des salaires des étudiant·es en CEE et des vacataires (enseignant·es et du personnel administratif), qui est une décision locale sur laquelle l'équipe présidentielle se dérobe depuis des années, malgré les recommandations ministérielles en ce sens depuis 2017.

-- CGT FERC Sup Paris 8, Dionysoise, SNASUB FSU Paris 8, SNESup FSU Paris 8, Sud Éducation Paris 8

Mise au point sur les compte rendus de Résistons

En tant qu’élu·es de l’intersyndicale de lutte, nous avons été interpelé·es dans les conseils au sujet des éléments de compte rendus que nous envoyons depuis trois mois que notre mandat a commencé.

Notre première réaction est la surprise : il n’y a pas de quoi s’étonner que des élu·es rendent compte à leurs électeurs et électrices de leur activité dans les conseils, de ce qu’ils et elles y défendent ou critiquent. C’est d’autant plus nécessaire quand plusieurs listes étaient en présence comme c’est le cas à Paris 8. Et pour les syndicats, représenter et défendre les intérêts des personnels est la raison même de leur existence, cela constituerait une entrave au droit syndical que de restreindre ce pouvoir d’expression.

Mais nous ne comprenons pas pourquoi, trois mois après les élections, toutes les listes ayant obtenu des représentants n’ont pas, à ce jour, de moyen d’information de l’ensemble de la communauté universitaire, par le canal des [allP8]. C’est une situation illogique. RPPL devrait avoir une telle possibilité, de même que « Choisir Paris 8 », ce qui clarifierait la position depuis laquelle parlent certains élus. De même, les listes BIATSS et étudiant·es ayant obtenu des élus devraient bénéficier de tels moyens de communication. Il en va de même pour les élu·es à l’UPL des différentes listes, qui devraient pouvoir rendre compte à la communauté de Paris 8 de leur activité. Nous en faisions déjà la demande, par un [allp8], le 27 avril dernier.

Un point de l’échange porte sur l’intitulé des messages. Si, de leur côté, les instances doivent produire des procès-verbaux ou un relevé de décisions officiels, instituant le résultat des décisions et restituant l’intégralité des débats d’un conseil (Conseils centraux, ou CT ou CHSCT), il appartient à qui veut de faire un « compte rendu », au sens propre de « rendre des comptes » aux électeurs et électrices. Ne polémiquons pas stérilement, mais redisons le droit une bonne fois pour toutes : les compte rendus produits par les élu·es des syndicats ne sont ni le verbatim ni le relevé officiel des décisions, mais un point de vue intersyndical rendant compte des éléments les plus saillants du point de vue syndical.

Un autre point porte sur la question des noms évoqués. Il est bien entendu hors de question que les noms des dossiers traités dans les instances soient rendus publics. Mais en quoi est-il gênant que soient données à connaître le fait que des missions officielles sont confiées à des personnes au titre de l’université et qui doivent en rendre compte, ou que des personnes sont élues à telle ou telle fonction ?

C’est ce souci de transparence, de mise en circulation des informations essentielles, qui ne l’étaient souvent que trop tard dans le mandat précédent, qui a motivé nos candidatures. C’est dans ce sens que nous poursuivrons, en précisant, pour nous focaliser sur les vraies questions, qu’il s’agira de « Compte rendus de l’intersyndicale de lutte “Résistons !” sur la séance de… ».

Résistons !

Remerciements

La liste « Résistons ! Intersyndicale de lutte de Paris 8 » remercie les membres de la communauté universitaire qui lui ont apporté leurs suffrages.

L'élection de trois réprésentant·es enseignant·es-chercheur·es et une BIATOSS au Conseil d’administration, d'une représentante BIATOSS à la Commission de la formation et de la vie universitaire, ainsi que de cinq représentant·es enseignant·es et chercheur·es à la Commission recherche, inscrit avec force l’engagement d’une liste clairement syndicale, ce qui n'était pas arrivé depuis des décennies dans notre université.

C'est pour défendre les droits de l’ensemble des travailleur·es et des usager·es que la CGT FERC Sup, le SNESup FSU et SUD Éducation, ainsi que les candidat·es non syndiqué·es de la liste, resteront mobilisés, bien au-delà des élections.

Dans un contexte d'attaques ministérielles incessantes contre l'université publique, nos élu·es, comme ils et elles s'y sont engagé·es dans la campagne, vous informeront sur ce qui se passe dans les conseils ; en cohésion avec les syndiqué·es aux CT et CHSCT, ils et elles défendront les conditions de travail des personnels, lutteront contre les atteintes à la santé, les injustices et les discriminations de tous ordres.

Ils et elles défendront également le droit des jeunes de toutes les origines à poursuivre des études dans de bonnes conditions et l'indépendance de la recherche publique, ce qui passe dans les deux cas par la défense et la revalorisation du statut de fonctionnaire comme par la lutte contre la précarité sous toutes les formes qu’elle sait prendre dans l’enseignement supérieur.

Quelle que soit la future majorité en place à l'Université, ce sont ces principes que nous défendrons.

Nous tenons également à féliciter les élu·es de la liste Solidarité Étudiante, arrivée en tête dans les trois conseils.

Vos élu·es au CA : Alexander Neumann (PR) ; Claudette Lafaye (MCF) ; Pablo Rauzy (MCF) ; Valérie Dubois (liste CGT BIATOSS).

Votre élue à la CFVU : Lorine BALIKCI (liste CGT BIATOSS).

Vos élu·es à la CR : Stéphane Bonnéry (PR), Nathalie Lemarchand (PR), Lorenzo Barrault (CR), Raphaëlle Doyon (MCF), Léonore Zylberberg (PRAG).

Déclaration : Résistons ! Intersyndicale de lutte

Nous, personnel·les de Paris 8, avons enfin l'occasion de décider de la direction que doit prendre notre Université, lors des élections aux conseils centraux des 9, 10, et 11 février 2021. Après les grandes grèves de l’hiver 2019–2020, après le confinement imposé, et face à la contre-réforme universitaire maintenue obstinément, c’est l'occasion de prendre position.

Nous, les candidat-es des listes « Résistons ! L'intersyndicale de lutte de Paris 8 » (CGT FERC Sup, SNESup-FSU, SUD Éducation) proposons de faire bloc, de créer un bouclier collectif et une protection face à toutes les attaques, pressions et insinuations des ministères et tutelles. Allons afficher notre solidarité éclatante, entre jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, travailleur·es de l'ESR et étudiant·es, BIATOSS, enseignant·es et chercheur·es, contre les projets et mesures qui déstabilisent nos conditions de travail et de vie, qui poussent à la précarisation, la privatisation, la gestion froide de la pénurie.

Notre résistance peut créer une perspective nouvelle. Ensemble, nous voulons porter un avenir de l'Université où la protection sociale prime sur la débrouille individuelle, où le sens commun prime sur le management comptable, et le service public s'affranchit du privé.

Les 9, 10, et 11 février, votons et agissons pour la recherche publique, pour une université égalitaire et ouverte, des formes de travail décentes et coopératives, pour une véritable Université Monde.

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Résistons !