Résistons ! L'intersyndicale de lutte de Paris 8

Nous refusons que l'État abandonne les universités !

Depuis janvier 2021, la LPR impose aux établissements une série de nouvelles dépenses : augmentation de la prime statutaire des enseignant·es-chercheur·es, augmentation des dépenses liées aux référentiels d’activités, augmentation des dépenses liées aux primes individuelles, augmentation des dépenses pour abonder la nouvelle dotation des néo-MCF, etc. Dans le même temps, l’enveloppe ministérielle ne suit pas, contribuant à créer ou recréer le déficit des universités les moins dotées.

En juillet dernier, le point d’indice a augmenté de 3,5 %, et si nous nous accorderons pour dire que c’est largement insuffisant, force est de constater que l’État ne finance plus la totalité du salaire des agent·es de la fonction publique puisque sur le budget 2022 aucune augmentation de la dotation de l’université n’est prévue pour faire face à cette hausse imposée de ses dépenses (à Paris 8 : 1,8M€ pour la période de juillet à décembre 2022). Par ailleurs, l’inflation des prix de l’énergie due à la crise économique actuelle va mécaniquement et drastiquement augmenter les dépenses des établissements. Non seulement les universités ne sont pas incluses dans le bouclier tarifaire, mais là encore la ministre, lors de son discours du 15 septembre 2022, explique que l’inflation ne sera pas compensée, tout en enjoignant les universités à « ne pas choisir entre le chauffage et les postes » !

En vérité, cela fait longtemps que nous n’avons plus les moyens d’assurer un service public à la hauteur de nos missions. Le mal-être de notre communauté est vécu à tous les niveaux (enseignant·es-chercheur·es, BIATOSS, et étudiant·es, d’autant plus pour ceux et celles en contrat emploi-étudiant qui participent à nos missions). Chaque année depuis plus de dix ans, l’afflux de nouveaux et nouvelles étudiant·es augmente, sans que nous soyons en mesure d’adapter réellement nos capacités d’accueil, c’est-à-dire construire les locaux et recruter les personnels nécessaires au maintien de conditions de travail et d’études décentes.

Les étudiant·es, déjà fortement touché·es par l'inflation et la précarité au quotidien, sont donc en plus obligé·es de souffrir le manque de moyens criants à l'université, soit à travers les politiques de sélection qui en jettent plusieurs milliers chaque année aux bans de l'université soit à travers le manque de salles, de matériel et de conditions adéquates pour étudier.
Face à cette situation devenue intenable, nos organisations, notamment par la voix de nos élu·es au Conseil d’administration de l’Université Paris 8, proposent unitairement à l’ensemble des personnels et usagers de notre communauté universitaire de montrer au gouvernement notre détermination collective à ne plus le laisser maltraiter le service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Nous exigeons que la dotation de notre université soit revue à la hausse par notre ministère de tutelle, afin que soit prise en compte la réalité de nos besoins.

Sans réponse positive du ministère d’ici la fin de l’année 2022, nous ne serons pas en mesure de faire la rentrée de janvier 2023 après les vacances de fin d’année : à la place, nous vous proposons de nous retrouver tous les jours à partir du 9 janvier 2023 devant notre ministère de tutelle (1 rue Descartes, 75005 Paris) jusqu’à ce que celui-ci finance l’intégralité de nos salaires et nous donne les moyens de mener à bien nos missions dans des conditions de travail et d’études décentes.

La prochaine séance de notre Conseil d’administration aura lieu le 21 octobre. D’ici là, nous appelons l’ensemble de notre communauté universitaire, personnels et étudiant·es, à affirmer son soutien à cette motion et à la proposition d’action que nous y formulons, en se réunissant en assemblée générale à tous les niveaux : départements, laboratoires, composantes ; dans toutes les instances, conseils et comités ; et aussi en assemblée générale de lutte, pour nous coordonner au niveau de l’établissement.

Motion unitaire : CGT FERC Sup Paris 8, SNESup FSU Paris 8, SUD Éducation Paris 8, Dionysoise, SNASUB FSU, Solidaires Étudiant·es Paris 8, Poing Levé Paris 8, UNEF Paris 8.

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Communiqué intersyndical : la précarité se porte bien à Paris 8

Les politiques successives de détérioration du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche conduisent à une situation intenable : les missions pérennes de l'ESR sont de plus en plus assurées par des personnes occupant des emplois particulièrement précaires (CDD, vacations, contrats emplois étudiants (CEE), services civiques, etc.).

L'Université Paris 8 ne fait pas exception à la règle. Depuis septembre 2021, le Collectif Précaires DTR VNR, d'étudiant·es salarié·es de l'Université Paris 8, se bat pour des conditions de travail décentes, ou parfois, simplement légales… Le Collectif Précaires DTR VNR P8 revendique entre autres :

  • la mensualisation de tous les salaires ;
  • un contrat signé avant la prise de poste ;
  • des locaux adaptés au travail (réception de public, etc) ;
  • l'exonération des frais d'inscription pour les CEE ;
  • la considération des CEE comme personnel·les de l'Université à part entière ;
  • le droit aux indemnités maladies sans minimum d'heures travaillées ;
  • des compensations financières pour les préjudices déjà subis.

Aux alertes insistantes des étudiant·es, la présidence a répondu par la mise en place d'un groupe de travail, sans les syndicats, qui réfléchit à des améliorations pour les futur·es salarié·es, mais ne semble pas avoir prévu de donner suite aux revendications immédiates du Collectif Précaires DTR VNR.

Pourtant, il est urgent que l'université apporte une réponse aux revendications de ces étudiant·es-salarié·es en 2021-2022, ne serait-ce que pour sortir de l'illégalité dans laquelle elle se trouve et pour compenser les préjudices qu'iels ont subis.

Cette urgence pour les étudiant·es salarié·es de cette année ne doit pour autant pas effacer l'aspect systématique et récurrent du recours à l'emploi précaire et des conditions de travail indignes dans les universités. Ces problèmes ne peuvent être réglés individuellement : ce sont des problèmes collectifs, liés à l'organisation du travail, dont la présidence est alertée continuellement depuis des années, par nos collègues précaires et par les organisations syndicales.

C'est pourquoi, dans l'immédiat, l'intersyndicale de lutte de Paris 8 demande à être associée au groupe de travail apparemment initié par la présidence, dont les conclusions devront être discutées en CT (comité technique). Il est urgent que les revendications portées par le collectif et par les organisations syndicales soient entendues : nous ne pouvons pas nous satisfaire de petites mesures à la marge.

La situation est tellement dégradée par le manque de personnel administratif et enseignant, que des étudiant·es salarié·es se retrouvent à devoir effectuer des tâches qui ne font pas partie de leur fiche de poste, parfois à des heures tardives ou le week-end, sous la pression.

En tant que communauté universitaire, nous devons prendre conscience des profondes inégalités salariales et de statut entre collègues. Soyons collectivement attentif·ves à ne pas aggraver cette précarité structurelle en y ajoutant des demandes disproportionnées par rapport aux missions des contractuel·les précarisé·es. Il serait notamment bienvenue que les responsables de composantes et de formations soient formé·es à la certification de service fait et puissent assurer cette tâche mensuellement pour les vacataires et CEE dont ils et elles sont responsables.

En plus de l'urgence pour les étudiant·es salarié·es 2021-2022, une des premières mesures à prendre dès la rentrée prochaine devrait être la mise en place de la mensualisation des salaires des étudiant·es en CEE et des vacataires (enseignant·es et du personnel administratif), qui est une décision locale sur laquelle l'équipe présidentielle se dérobe depuis des années, malgré les recommandations ministérielles en ce sens depuis 2017.

-- CGT FERC Sup Paris 8, Dionysoise, SNASUB FSU Paris 8, SNESup FSU Paris 8, Sud Éducation Paris 8

Mise au point sur les compte rendus de Résistons

En tant qu’élu·es de l’intersyndicale de lutte, nous avons été interpelé·es dans les conseils au sujet des éléments de compte rendus que nous envoyons depuis trois mois que notre mandat a commencé.

Notre première réaction est la surprise : il n’y a pas de quoi s’étonner que des élu·es rendent compte à leurs électeurs et électrices de leur activité dans les conseils, de ce qu’ils et elles y défendent ou critiquent. C’est d’autant plus nécessaire quand plusieurs listes étaient en présence comme c’est le cas à Paris 8. Et pour les syndicats, représenter et défendre les intérêts des personnels est la raison même de leur existence, cela constituerait une entrave au droit syndical que de restreindre ce pouvoir d’expression.

Mais nous ne comprenons pas pourquoi, trois mois après les élections, toutes les listes ayant obtenu des représentants n’ont pas, à ce jour, de moyen d’information de l’ensemble de la communauté universitaire, par le canal des [allP8]. C’est une situation illogique. RPPL devrait avoir une telle possibilité, de même que « Choisir Paris 8 », ce qui clarifierait la position depuis laquelle parlent certains élus. De même, les listes BIATSS et étudiant·es ayant obtenu des élus devraient bénéficier de tels moyens de communication. Il en va de même pour les élu·es à l’UPL des différentes listes, qui devraient pouvoir rendre compte à la communauté de Paris 8 de leur activité. Nous en faisions déjà la demande, par un [allp8], le 27 avril dernier.

Un point de l’échange porte sur l’intitulé des messages. Si, de leur côté, les instances doivent produire des procès-verbaux ou un relevé de décisions officiels, instituant le résultat des décisions et restituant l’intégralité des débats d’un conseil (Conseils centraux, ou CT ou CHSCT), il appartient à qui veut de faire un « compte rendu », au sens propre de « rendre des comptes » aux électeurs et électrices. Ne polémiquons pas stérilement, mais redisons le droit une bonne fois pour toutes : les compte rendus produits par les élu·es des syndicats ne sont ni le verbatim ni le relevé officiel des décisions, mais un point de vue intersyndical rendant compte des éléments les plus saillants du point de vue syndical.

Un autre point porte sur la question des noms évoqués. Il est bien entendu hors de question que les noms des dossiers traités dans les instances soient rendus publics. Mais en quoi est-il gênant que soient données à connaître le fait que des missions officielles sont confiées à des personnes au titre de l’université et qui doivent en rendre compte, ou que des personnes sont élues à telle ou telle fonction ?

C’est ce souci de transparence, de mise en circulation des informations essentielles, qui ne l’étaient souvent que trop tard dans le mandat précédent, qui a motivé nos candidatures. C’est dans ce sens que nous poursuivrons, en précisant, pour nous focaliser sur les vraies questions, qu’il s’agira de « Compte rendus de l’intersyndicale de lutte “Résistons !” sur la séance de… ».

Résistons !

Remerciements

La liste « Résistons ! Intersyndicale de lutte de Paris 8 » remercie les membres de la communauté universitaire qui lui ont apporté leurs suffrages.

L'élection de trois réprésentant·es enseignant·es-chercheur·es et une BIATOSS au Conseil d’administration, d'une représentante BIATOSS à la Commission de la formation et de la vie universitaire, ainsi que de cinq représentant·es enseignant·es et chercheur·es à la Commission recherche, inscrit avec force l’engagement d’une liste clairement syndicale, ce qui n'était pas arrivé depuis des décennies dans notre université.

C'est pour défendre les droits de l’ensemble des travailleur·es et des usager·es que la CGT FERC Sup, le SNESup FSU et SUD Éducation, ainsi que les candidat·es non syndiqué·es de la liste, resteront mobilisés, bien au-delà des élections.

Dans un contexte d'attaques ministérielles incessantes contre l'université publique, nos élu·es, comme ils et elles s'y sont engagé·es dans la campagne, vous informeront sur ce qui se passe dans les conseils ; en cohésion avec les syndiqué·es aux CT et CHSCT, ils et elles défendront les conditions de travail des personnels, lutteront contre les atteintes à la santé, les injustices et les discriminations de tous ordres.

Ils et elles défendront également le droit des jeunes de toutes les origines à poursuivre des études dans de bonnes conditions et l'indépendance de la recherche publique, ce qui passe dans les deux cas par la défense et la revalorisation du statut de fonctionnaire comme par la lutte contre la précarité sous toutes les formes qu’elle sait prendre dans l’enseignement supérieur.

Quelle que soit la future majorité en place à l'Université, ce sont ces principes que nous défendrons.

Nous tenons également à féliciter les élu·es de la liste Solidarité Étudiante, arrivée en tête dans les trois conseils.

Vos élu·es au CA : Alexander Neumann (PR) ; Claudette Lafaye (MCF) ; Pablo Rauzy (MCF) ; Valérie Dubois (BIATOSS).

Votre élue à la CFVU : Lorine BALIKCI (BIATOSS).

Vos élu·es à la CR : Stéphane Bonnéry (PR), Nathalie Lemarchand (PR), Lorenzo Barrault (CR), Raphaëlle Doyon (MCF), Léonore Zylberberg (PRAG).

Déclaration : Résistons ! Intersyndicale de lutte

Nous, personnel·les de Paris 8, avons enfin l'occasion de décider de la direction que doit prendre notre Université, lors des élections aux conseils centraux des 9, 10, et 11 février 2021. Après les grandes grèves de l’hiver 2019–2020, après le confinement imposé, et face à la contre-réforme universitaire maintenue obstinément, c’est l'occasion de prendre position.

Nous, les candidat-es des listes « Résistons ! L'intersyndicale de lutte de Paris 8 » (CGT FERC Sup, SNESup-FSU, SUD Éducation) proposons de faire bloc, de créer un bouclier collectif et une protection face à toutes les attaques, pressions et insinuations des ministères et tutelles. Allons afficher notre solidarité éclatante, entre jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, travailleur·es de l'ESR et étudiant·es, BIATOSS, enseignant·es et chercheur·es, contre les projets et mesures qui déstabilisent nos conditions de travail et de vie, qui poussent à la précarisation, la privatisation, la gestion froide de la pénurie.

Notre résistance peut créer une perspective nouvelle. Ensemble, nous voulons porter un avenir de l'Université où la protection sociale prime sur la débrouille individuelle, où le sens commun prime sur le management comptable, et le service public s'affranchit du privé.

Les 9, 10, et 11 février, votons et agissons pour la recherche publique, pour une université égalitaire et ouverte, des formes de travail décentes et coopératives, pour une véritable Université Monde.

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Résistons !